Actualités
Sortie du 21 avril au bois de la roche (Igé)

Sortie du 21 avril au bois de la roche (Igé)

Après la prairie à Anacamptis morio et la teppe du bois de fée, je vous ai proposé, pour cette 4e sortie, une colline boisée à l’est d’Igé pour y observer une flore bien différente.
La balade commencée à 14h 30 s’est terminée à 18h, puis nous avons été gentiment invités à boire un verre (ou 2) chez nos amis d’Igé : Marie-Claire et Roland Sommariva.

Un quizzz vous est proposé à la fin de ce compte rendu, merci de me signaler mes erreurs éventuelles.

Voici les principales observations de cette sortie, classées par ordre alphabétique :

Plusieurs érables, Acéracées :

Acer campestre, Erable champêtre.
Nous avons observé de nombreux érables champêtres, ils étaient en fleurs dont certaines étaient déjà fécondées car on a pu observer les 2 ailes des samares qui commençaient à se former, elles étaient rougies par les anthocyanes. Voir Erables rencontrés au cours de nos sorties.

Acer opalus, Érable à feuilles d’obier.
L’érable à feuilles d’obier se différencie de l’érable sycomore (Acer pseudoplatanus) par la disposition de ses fleurs, groupées en corymbes* et non en grappes* (voir schémas à la fin), mais c’était trop tôt dans la saison pour l’observer. Nous avons observé ses feuilles peu dentées, à 3-5 lobes larges sont légèrement velues en dessous et ressemblent à celles de la viorne obier (Viburnum opulus). Dans une visite ultérieure, nous observerons que ses fruits (samares) sont très rapprochés et forment un angle presque fermé.
Il se rencontre dans le sud de l’Europe, plutôt sur calcaire.

Images comparées de feuilles et samarres de quelques Acer proposées lors d’un diaporama précédent :

Anemone nemorosa, Anémone des bois ou Sylvie, Renonculacée. sauvagesdupoitou + Jessica.
Son cycle végétatif précoce qui lui permet de profiter de la lumière avant que les feuillages des arbres obscurcissent les sous-bois. Les fleurs blanches à blanc-rose suivent la course du soleil, ce qui leur permet probablement de mieux réfléchir les UV solaires et être mieux vues par les pollinisateurs.
Par temps humide, elles referment leur calice pétaloïde pour protéger leur pollen.
Ses fleurs dénuées de nectar n’attirent guère les abeilles et les bourdons affamés au sortir de l’hiver.
Dans les milieux qui leur conviennent, les tapis formés par les anémones sylvies sont très denses.
Sa reproduction végétative est bien plus efficace que sa reproduction sexuée.
Ses fleurs se « déplacent » au fur et à mesure de l’avancée de son rhizome.
Ses 3 feuilles sous la fleur sont très découpées aux lobes étroits sont très caractéristiques.
Elle serait (avec le muguet) un bon bioindicateur d’ancienneté et de la naturalité de la forêt.

Aquilegia vulgaris, Ancolie commune, Renonculacée.
On est souvent très attirés par la beauté unique de ses fleurs comportant 5 sépales pétaloïdes et 5 pétales en forme de cornet avec un éperon recourbé à l’arrière et renfermant un nectaire. Notes de terrain.
Mais il nous faut observer également ses grandes feuilles basales divisées, duveteuses, vert pâle.

Berberis vulgaris, épine-vinette, Berbéridacée.
En France, à partir du XIXe siècle, comme dans de nombreux autres pays, l’épine-vinette a été fréquemment éradiquée car c’est un hôte intermédiaire dans le cycle de la rouille noire du blé (Puccinia graminis), un champignon pathogène des céréales.
Nous avons observé : ses fleurs jaune clair, à pétales convergents formant une petite coupe, en grappes pendantes, de 15-30 fleurs, ses feuilles ovales, finement dentelées, glabres, alternes, vert clair au-dessus et glauques au revers, et enfin ses rameaux, couverts de nombreuses épines disposées par 3.
Non vu : Les fruits sont de petites baies rouges et charnues, de forme allongée, disposées en grappes. Ces baies sont très riches en vitamines et peuvent être utilisées dans la confection de sirops et gelées.

Betonica officinalis= Stachys officinalis, Epiaire officinale, Lamiacée.
Feuilles basilaires cordiformes, 1-3 paires de feuilles caulinaires ovales-allongées crénelées,  Fleurs groupées en un épi dense, parfois interrompu. Tige non rameuse de 20-70 cm.
Vue en fleurs à la Sortie Digoine, 1er Juillet 2023.

Buglossoides purpureocaerulea, Grémil pourpre bleu, Boraginacée.
Très abondante sur ce site à cette période, la plante, légèrement velue, possède une souche épaisse qui émet de longues tiges stériles rampantes et des tiges florifères dressées.
Jessica :
• tiges florifères dressées et très feuillées (feuilles lancéolées et aiguës), (contrairement aux pulmonaires).
• inflorescence en grappe* (voir à la fin)
• grandes fleurs bien ouvertes, d’abord pourpres puis bleu vif (contrairement aux pulmonaires)
• sépales velus, longs et très fins.
Les fleurs laissent place à des graines blanches, luisantes, très dures comme des petits cailloux.
Ces graines lui ont valu son ancien nom de Lithospermum purpurocaeruleum.
N.B. : Espèce déterminante ZNIEFF* en Bourgogne-Franche-Comté.
*Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique. Les ZNIEFF sont justifiées par la présence d’espèces dites « déterminantes », c’est-à-dire des espèces suffisamment intéressantes pour montrer que le milieu naturel qui les héberge présente une valeur patrimoniale plus élevée que les autres milieux naturels environnants.

Caluna vulgaris, la Callune, Ericacée, seule représentante du genre Calluna.
C’est un sous-arbrisseau vivace, parfois considérée comme une bruyère.
Calluna veut dire en grec « balayer », la plante étant anciennement utilisée pour confectionner des balais.
Les feuilles sont minuscules, se recouvrent et sont disposées sur 4 rangs, alors que chez la Bruyère cendrée (Erica cinerea), les feuilles sont en aiguille et disposées (ou verticillées) par 3. Lien ENS.
Sur les parties ligneuses persistaient les fleurs blanches décolorées de l’an passé.

Carex flaca, la Laîche glauque, Cypéracée.
Vue : Fleur n°4 de la semaine 14 (du 1er au 7 avril)

Carpinus betulus, Charme commun, Betulacée.
Plus il est vieux, plus son tronc est cannelé, comme formé de muscles, longs et légèrement sinueux.
« Le charme d’Adam, c’est d’être à poil » est un moyen mnémotechnique qui permet de distinguer les feuilles (marescentes) du Charme (à dents) de celles du Hêtre (à poils).
Les chatons mâles sont cylindriques, les chatons femelles plus grêles.
N.B. : Fagacées = Hêtre, Châtaigner, Chêne. Bétulacées = (Bouleau, Aulne, Noisetier, Charme) BANC.
Le voir à la Sortie révisions à Solutré du jeudi 13 juillet
et Compte-rendu de la sortie du 18 mai 2023 autour de l’antenne de Cenves.


Chaerophyllum temulum, Cerfeuil penché, Apiacée. Toxique.
Tige ramifiée, légèrement ridée, avec des poils raides sur toute sa longueur (alors que celle du Cerfeuil des bois -comestible- est glabre sur sa partie supérieure), elle est aussi souvent teintée de taches pourpres comme ses feuilles.

Photo Notes de terrain

Comment les distinguer ? Plusieurs observations, rassemblées dans le tableau ci-dessous, permettent de ne pas se tromper !

 Anthriscus sylvestrisChaerophyllum temulum
Plantevivacebisannuelle
Tigecreuse, cannelée, vertepleine, striée, verte tachée de rouge-brun
Feuillesquelques poils présentstrès velues sur les 2 faces
Involucrepas de bractéesaucune ou une bractée
Involucelle5 bractéoles ciliés6 à 8 bractéoles ciliées
Fleursà pétales entiersà pétales échancrés
Fruitslisseslisses
Floraisondès avrilà partir de mai
Compararaison par Notes de terrain

Voir ces caractères en image sur le lien par Notes de terrain.

Clematis vitalba, la Clématite vigne blanche, herbe aux gueux, Renonculacée. Notes de terrain.
Le nom « herbe aux gueux » provient de l’usage que les mendiants faisaient de ses feuilles irritantes pour s’infliger volontairement des ulcères afin de susciter la pitié.
Ligneuse grimpante dont les tiges ramifiées peuvent atteindre 8 m de long. Ses feuilles très polymorphes sont opposées, composées, imparipennées. Ses fleurs blanc-verdâtre sont odorantes. Ses fruits nommés «cheveux de vierge» forment une grosse boule ressemblant à un pissenlit : chaque graine a une arête plumeuse longue et flexueuse persistant en hiver alors même que la plante a perdu ses feuilles.

Sauvages du Poitou : Les tiges de Clematis vitalba s’épaississent et se lignifient en vieillissant, formant des lianes enchevêtrées, suffisamment épaisses pour supporter le poids d’un enfant ou pour les vanniers qui l’ont parfois utilisée dans la confection de leurs ouvrages.

« La clématite, ça se fume !! » a dit Jean Claude.
En effet, mais pas que…. : On raconte que les garnements d’antan se frottaient l’intérieur des narines avec des feuilles de clématite : le saignement qui s’en suivait permettait d’obtenir une excuse pour ne pas se rendre à l’école! Intérêt supplémentaire pour ces adeptes de l’école buissonnière: ils se donnaient rendez-vous pour fumer en « cigares » la plante découpée en tronçons à partir de grosses tiges séchées.

A voir à la Sortie révisions à Solutré du jeudi 13 juillet. + orchid-nord.

Convallaria majalis, le muguet, Liliaceae/Asparagacée mortelle.
Bioindicateur d’ancienneté et de la naturalité de la forêt, il se multiplie dans les sous-bois essentiellement grâce à son rhizome traçant (reproduction par voie végétative). Chaque brin de muguet est entouré de deux feuilles. Fleur à symétrie axiale. Le fruit est une baie sphérique, lisse et rouge vif à maturité.
Etymologie : Convallaria vient du latin convallis, vallée et du grec leirion, lis ce qui signifie lis des vallées, nom que l’on lui donne parfois en France mais également en Angleterre (Lily of the valley). 
Majalis fait allusion au mois de mai, époque de la floraison.
Le nom français de muguet, connu dans les textes depuis 1200 sous la forme mugue ou musguet, est un dérivé de musc, vraisemblablement en raison du parfum pénétrant de la fleur.

Différencier les 2 Cornus (Cornacées) : C. mas, le cornouiller mâle et C. sanguinea, le sanguin.
Similitudes : les feuilles sont opposées à 3 à 4 paires de nervures principales, courbées, parallèles, au feutrage de poils blancs sur les nervures de la face inférieure de la feuille. Test : ressorts magiques.
Comment distinguer les 2 arbustes quand leurs feuilles se ressemblent beaucoup ?
Cornus mas notesdeterrain + Cornus sanguinea notesdeterrain.
A voir à la Sortie révisions à Solutré du jeudi 13 juillet.

 Cornus masCornus sanguinea
Période de floraisonFévrier à avril, avant les feuillesMai à juin, avec les feuilles
Troncs et portArbustif (tronc) écorce et diamètre + Buissonnant
Couleur des fleursJaunesBlanches
Couleur et forme FruitsRouges en oliveNoirs sphériques
Fruits groupés par …solitaire ou par 2par groupe d’une dizaine

Si C. sanguinea ne présentait aucune fleur, les fleurs de C. mas étaient déjà fanées (chemin du retour).

Différencier les 2 Aubépines (Rosacées) :
C. laevigata, l’Aubépine à deux styles, Aubépine épineuse et C. monogyna, l’Aubépine à 1 style.
A part le nombre de styles, les feuilles laevigata sont + larges, très peu divisées et bien luisantes.
N.B. : Le nombre de styles par fleur détermine celui des noyaux des fruits.
A voir à la Sortie révisions à Solutré du jeudi 13 juillet.

Crataegus germanica (Mespilus germanica), Néflier d’Allemagne, Rosacée.
Arbuste tortueux, à rameaux épineux et à feuilles oblongues, entières, courtement pétiolées, mollement pubescentes en dessous. Voir la Sortie du 18 mai 2023 autour de l’antenne de Cenves.

Cytisus scoparius, ex Sarothamnus scoparius, le Genêt à balais, Fabacée.
N.B. : « scoparius » signifie « balayeur ». Images de tiges et de feuilles sur Wikipédia.
Arbuste très ramifié, on l’a longtemps utilisé en le laissant sécher pour en faire des balais. (comme la bruyère). Faible longévité (10-15 ans), hauteur de 1 à 3 m, rarement 4 m. Calcifuge.
Tiges vertes anguleuses recouvertes d’une écorce gris jaunâtre fissurée qui était autrefois utilisée pour le tannage des peaux ou pour fabriquer des cordages. Elles assurent la + grande partie de la photosynthèse 
Feuilles inférieures et moyennes à 3 folioles; les supérieures à 1 foliole.
Fruits : gousses oblongues velues noires qui éclatent avec un bruit sec et répandent leurs nombreuses graines d’où le pouvoir colonisateur de ce genêt qui mène à un appauvrissement de la diversité végétale.
Fleurs : constituées d’un étendard (pétale supérieur) ovale dressé, de 2 ailes (pétales latéraux) et d’une carène (pétale inférieur) conniventes masquant les organes de la reproduction jusqu’à leur pollinisation par un bourdon, après quoi elles restent ouvertes. Styles enroulés en spirales.

Daphne laureolaLaurier des boisLaurier épurgeLaurier purgatif. Thyméléacée. Toxique.
Arbrisseau à tige dressée, à feuilles vernissées, persistantes, coriaces, ovales allongées, à limbe vert foncé, toutes disposées en rosette en haut d’une tige nue. Nous avons observé ses fruits verts brillants, groupés sous le sommet, ils ont remplacé des fleurs jaune verdâtre, peu odorantes, ils deviendront noirs mats à maturité. Affectionne les bois plus ou moins ombragés et humides sur sol calcaire, mais également sous les sapins et épicéas. Photos : L. Francini.
voir : Observation du 14 février : 4 plantes de sous-bois.

Dioscorea communis anciennement nommé Tamus communis, le Tamier commun, Dioscoréacée.
Liane qui pousse naturellement dans nos forêts, bords de route et haies, où ses tiges volubiles s’enroulent autour des troncs d’arbres. Appelée aussi herbe aux femmes battues car elle aurait été utilisée pour faire disparaître les ecchymoses, ce qui est mis en doute par Notes de terrain.
et par Fleurs sauvages de l’Yonne : l’idée que la grosse racine tubérisée du tamier guérirait rapidement les ecchymoses est fausse : au contraire son usage peut engendrer des dermatites graves.
C’est une vivace rhizomateuse, qui préfère les sols calcaires et la mi-ombre. Attention à ne pas le confondre avec la Bryone dioïque (Bryonnia dioica) ou la Salsepareille (Smilax aspera).
Sa tige est volubile, pouvant atteindre 3 m de long, s’enroule dans le sens des aiguilles d’une montre.
Elle est vivace grâce à une grosse racine, noirâtre, tubérisée, en forme de navet qui émet chaque année de nouveaux bourgeons. Plante dioïque, elle porte soit des fleurs mâles en grappes allongées et multiflores soit des fleurs femelles en grappes courtes et pauciflores (sur des pieds différents).
Ses fruits sont des baies rouge vif.
Les feuilles alternes, à pétiole muni de deux glandes, sont cordées (en forme de cœur), à sinus très ouvert, acuminées, minces, luisantes. Fait exceptionnel pour une monocotylédone, le limbe est constitué d’un réseau de nervures non parallèles. Pour aller plus loin avec Jessica.
N.B. : Nommé en hommage au grand botaniste et pharmacologue grec Dioscoride.

Plusieurs Euphorbes, Euphorbiacées :

N.B. : Selon Pline l’Ancien, le mot euphorbia proviendrait d’euphorbium, le nom donné par le roi et érudit berbère Juba II de Maurétanie, en l’honneur de son médecin grec Euphorbus, à la drogue médicinale faite à partir du latex de l’espèce aujourd’hui nommée Euphorbe résinifère Euphorbia resinifera.

Euphorbia amygdaloides, Euphorbe des bois.
La première année, la plante développe une tige feuillée, sans fleurs. Elle passe l’hiver sous cette forme. Au printemps suivant, une tige fleurie se développe sur la tige de l’année précédente. La couleur vert clair des feuilles de l’année contraste avec les feuilles plus sombres de l’année précédente elles sont plus rapprochées et sur une tige rouge. Nous l’avons également déterminée grâce à ses bractées soudées sur un disque orbiculaire concave et ses glandes nectarifères en forme de croissant jaune comme les crochets venimeux d’une araignée. Ses ombelles ont de 5 à 10 rayons.

Euphorbia dulcis, Euphorbe douce.

Photo ci-desus et texte ci-dessous : L. Francini

Cette élégante euphorbe se rencontre dans les lieux frais et ombragés, parfois le long des sentiers. Assez commune et relativement précoce (fin mars, parfois), ses feuilles sont largement elliptiques et molles. Les glandes sont arrondies, généralement d’un rouge pourpré, mais aussi parfois jaunes.
Sa capsule est garnie de forts tubercules.

Euphorbia flavicoma, Euphorbe à tête jaune d’or.
Cette euphorbe est très velue et possède une inflorescence bien jaune très dense.
Euphorbia flavicoma subsp. verrucosa (Euphorbe verruqueuse) : feuilles ovales finement dentées dans leur moitié terminale ; bractées souvent jaunâtres ; glandes jaunes arrondies, capsule recouverte de tubercules plus ou moins cylindriques. Orchid-nord.

Photo d’Euphorbia verrucosa = E. flavicoma ssp. verrucosa par L. Francini
Photo d’ Euphorbia verrucosa INPN, Yohan MARTIN

N.B. : Quelques Euphorbes par notes de terrain.

Une Euphorbe bien différente et qui fleurit toute l’année :
Mercurialis annua, Mercuriale annuelle.
Vue dans les bois au sommet de la colline, photos et texte à voir sur notesdeterrain.
Attention : la mercuriale a une inflorescence qui n’a rien à voir avec celle de l’euphorbe et contrairement aux autres euphorbiacées, les mercuriales n’ont pas de latex et donc pas de cyathe!
De plus, elle est dioïque : fleurs mâles et fleurs femelles sont sur des pieds séparés, parfois trimonoïque avec des fleurs hermaphrodites, des fleurs femelles et des fleurs mâles sur un même pied.
Sa tige est rameuse et feuillée dès la base.
N.B. : Elle a une cousine : M. perennis (commune)

Notes de terrain : La fleur immature est une petite bille verdâtre,
La fleur mature explose en un feu d’artifice d’une dizaine d’étamines à filet grêle.

Fagus sylvatica, Hêtre commun, Fagacée. Flore Alpes.
La surface gris argenté du tronc est régulière, contrairement au Charme (Carpinus betulus) dont l’écorce est également lisse mais la surface cannelée. Ses feuilles sont d’un très beau vert vif, velues sur les bords. Ses fruits, les faines, étaient autrefois utilisées par les montagnards pour la fabrication de farine.
Voir : Compte-rendu de la sortie du 18 mai 2023 autour de l’antenne de Cenves.

2 autres genêts après le Genêt à balais vu plus haut : le Genêt d’Allemagne et le Genêt poilu.

Genista germanica, Genêt d’Allemagne, à distinguer de Genista hispanica, Genêt d’Espagne. Fabacées.


G. hispanica : ses fleurs sont groupées en têtes courtes alors que celles de G. germanica sont disposées en grappes plus allongées. L’étendard des fleurs de G. germanica est également plus court que la carène alors que celui de Genista hispanica est de même taille que la carène.

Photo Flore Alpes :
G. hispanica ou G. germanica ?


Genista pilosa, le genêt poilu, Fabacée.
Cet arbrisseau aux branches couchées doit son nom à la fine couche de duvet sur ses feuilles, ses gousses et ses fleurs d’un jaune éclatant et qui dégagent un agréable parfum.
Vu à la Sortie botanique du 23 mars à Vergisson (fleur n°20).

Hippocrepis emerus, Coronille en arbrisseau, Fabacée protégée en Bourgogne.
Voir ses caractéristiques à la Sortie révisions à Solutré du jeudi 13 juillet.

Ilex aquifolium, Houx, Aquifoliacée.
En peine floraison actuellement. Cet arbuste porte des fleurs hermaphrodites et des fleurs unisexuées. Le houx est bien connu pour ses fruits rouges et ses feuilles très coriaces et épineuses. Ses fleurs sont plus discrètes. Seuls les pieds femelles portent ces petites drupes charnues à 4 noyaux demeurant sur l’arbre jusqu’au début du printemps et qui régalent merles et grives …
N.B. : Son nom Ilex lui a été donné par le botaninste français Joseph Pitton de Tournefort pour la similitude de ses feuilles avec celles du Chêne vert ou Yeuse (Quercus ilex ).

Lathyrus linifolius, Gesse des montagnes, Gesse à feuilles de linFabacée.
Cette gesse possède des feuilles terminées par une courte pointe et leur pétiole est bordé par deux ailes. Les folioles sont généralement quatre par feuille et sont mucronées (voir Sortie du 17 Avril : Partie 2), glauques en-dessous, fleurs versicolores en grappes de 3-6 d’abord pourpre clair, puis bleuâtres. Le calice est glabre, en tube bossu à la base, avec 5 dents inégales, plus courtes que le tube.
Rappel : les Gesses ont des nervures parallèles contrairement aux Vesses n’ont pas de folliole terminale transformée en vrille.

Ligustrum vulgare, le Troène commun, Oléacée. Toxique.
Ses petites fleurs blanches diffusent un parfum intense.
En septembre, on le reconnaît par ses baies noires, rondes, brillantes, de la taille d’un petit pois et groupées comme une petite grappe de raisin. Les rameaux portent des lenticelles blanches. feuilles opposées en forme de calisson. A voir à la Sortie révisions à Solutré du jeudi 13 juillet.
Arbuste très utilisé pour nos haies en raison de son feuillage semi persistant et sa résistance à la taille.
Ses tiges flexibles servaient à faire des liens, les rameaux sont utilisés en vannerie.
C’est l’espèce-hôte du sphinx du troène (Sphinx ligustri).
Il sert de porte-greffe au lilas.
De l’écorce du Troène, on extrait une teinture jaune (utilisée par les gantiers)
Des fruits on extrait une encre violette (gantiers) et un colorant pour le vin (comme le raisin d’Amérique).
Les fleurs et les feuilles séchées du Troène sont astringentes et cicatrisantes.
Macérées dans l’huile les fleurs donnent un baume qui soulage les douleurs rhumatismales.

2 chèvrefeuilles, Caprifoliacéees.
N.B. : Le genre Lonicera est dédié à Adam Lonitzer, botaniste et mathématicien allemand. 

Lonicera periclymenum, Chèvrefeuille des bois.
Liane arbustive pouvant monter jusqu’à 4 mètres en s’enroulant autour des tiges dans le sens lévogyre.
En étranglant leur support, elles peuvent causer des dégâts aux jeunes arbres.
Feuilles opposées entières, ovales à extrémité pointue.
Feurs groupées en inflorescences terminales, longuement pédonculées.

Chèvrefeuille des bois au début du mois de juillet par notes de terrain.

Lonicera xylosteum, Chèvrefeuille des haies.
Arbrisseau que l’on rencontre en forêts de feuillus, dans les fourrés et les taillis, ce chèvrefeuille très buissonnant porte un feuillage fourni et duveteux, fleurs blanches à jaune pâle en fin de printemps qui produisent de petits fruits rouges soudés à la base, appréciés des oiseaux. Contrairement au camérisier noir, il produit des baies rouges. Appelé aussi Camérisier à balais, cet arbuste était autrefois utilisé pour confectionner les balais des cours de fermes.
N.B. : A ne pas confondre avec le Camérisier noir, le Camérisier des Alpes ou le Chèvrefeuille des bois.

Melica uniflora, Mélique uniflore, Poacée. Orchid-nord.
Tige grêle, flexueuse, lisse, très feuillée. Panicule très grêle, peu fournie (2-3 épillets), très lâche.

Melissa melissophyllum, Mélitte à feuilles de mélisse, Lamiacée.
Ses fleurs sont les plus grandes de nos Labiées. Plante velue à tige non ramifiée. Feuilles pétiolées, ovales-triangulaires, régulièrement crénelées à odeur de citron. Fleurs solitaires ou par 2, roses, blanches ou panachées, toutes orientées du même côté.

Phyteuma spicatum, la Raiponce en épi, Campanulacée.
Inflorescence cylindrique s’allongeant pendant la floraison. Jessica.
Hétérophylie : Feuilles basales triangulaires, en cœur à la base, longuement pétiolées et souvent tachées de noir au début. Feuilles caulinaires étroites et allongées, les supérieures encore plus étroites.

Polygala vulgaris, Polygale commune. Polygalacée. L. francini.

Polygonatum odoratum, Sceau de Salomon odorant, Liliacée. Notes de terrain
A comparer à Polygonatum multiflorum, Sceau-de-Salomon multiflore, Liliacée. Notes de terrain.
Nom de genre francais car ses tiges laissent une marque sur le rhizome. Cette marque ressemble au légendaire sceau de Salomon.

 P. odoratumP. multiflorum
Tigeanguleuse sous la 1ère feuillesubcylindrique à arrondie sous la 1ère feuille
Inflorescence1 à 2 (parfois 3) fleurs à l’aisselle des feuilles2 à 6 fleurs (parfois jusqu’à 8 fleurs) à l’aisselle des feuilles
Fleursodorantesinodores
Périgone (ensemble des sépales et pétales)> 4 mm de diamètre< 4 mm de diamètre
Etaminesfilets glabresfilets plus ou moins faiblement poilus
Tableau par Notes de terrain

Voir P. Multiflorum : Compte-rendu de la sortie du 18 mai 2023 autour de l’antenne de Cenves.

Rubia peregrina, la Garance voyageuse, Rubiacée.
Cousine de Galium aparine, le gaillet gratteron vu dans le chemin de la Partie 1 de la dernière sortie.
Sa tige, carrée, à aiguillons crochus, est grimpante. Elle peut mesurer plus de 1 m de long. Ses feuilles persistantes et coriaces sont ovales-lancéolées et possèdent des dents crochues sur la nervure médiane et le bord du limbe. Comme chez la garance des teinturiers, la racine est riche en matières colorantes (rubia veut dire « rouge » en latin). Ses petites fleurs sont de couleur jaune pâle avec 5 pétales pointus.
Ses fruits sont des baies qui deviennent noires en mûrissant et qui contiennent des graines bosselées.

Ruscus aculeatus, le Fragon, Asparagacée.
Sous-arbrisseau dioïquesempervirent, dressé, très ramifié et rhizomateux, de moins d’ 1 mètre de haut.
Les tiges cannelées portent des Cladodes alternes, ovales, vrillés à la base (la face supérieure vers le bas), terminés par une épine acérée, qui correspond à une feuille réduite n’assurant plus ses fonctions chlorophylliennes.
Voir Observation du 14 février : 4 plantes de sous-bois

Quelques sorbiers (Rosacées) :
Le genre Sorbus comprend les sorbiers à feuilles composées et les alisiers à feuilles simples.

Sorbus aria, l’Alisier blanc, Alisier de Bourgogne, Rosacée.
L’alisier blanc est un bel arbre aux feuilles très caractéristiques. Celles-ci sont ovales, finement dentées, bien vertes sur le dessus et surtout couvertes d’une abondante pilosité blanche sur le dessous. Les fruits, les alises, sont comestibles. voir : Sortie du 18 mai 2023 autour de l’antenne de Cenves.

Sorbus domestica, Cormier, Rosacée. Wikimedia.
Le cormier ressemble beaucoup au Sorbier des oiseleurs. Comparaison FloreAlpes.
Ses feuilles sont dentées sur les deux tiers supérieurs, contrairement à celles du sorbier qui le sont complètement. Ses grosses grappes de fleurs blanches produisent des fruits ressemblant à de petites poires, les cormes. Ces fruits sont comestibles et peuvent être distillés. Les Gaulois faisaient fermenter les cormes pour en faire une boisson très prisée. C’est une essence rare dont le bois est très apprécié des ébénistes car il est très dur et à grain très fin. L’arbre peut vivre plus de 2 siècles et dépasser 20m.

Sorbus torminalis, Alisier torminal, maintenant Torminalis glaberrima, Rosacée.
Nous l’avons bien reconnu par ses feuilles à grands lobes triangulaires et ses fleurs à pétales étalés ; 2 styles, soudés inférieurement, glabres. Nous irons voir ses fruits brunâtres à l’automne.
Voir Sorbus aucuparia : Compte-rendu de la sortie du 18 mai 2023 autour de l’antenne de Cenves.
N.B. : En forêt de FontainebleauSorbus torminalis s’est hybridé naturellement avec Sorbus aria et a donné naissance à une nouvelle espèce par apomixie nommée Alisier de Fontainebleau (Sorbus latifolia)

Viburnum lantana, la Viorne lantane ou Viorne mancienne, Adoxacée :
Très décorative par ses fleurs blanc-crème en corymbe dense et ses fruits (toxiques) rouges puis noirs lorsqu’ils sont mûrs, elle dégage cependant une odeur désagréable d’excrément. Feuilles opposées, larges, ovales, finement dentées, à face inf. duveteuse grise, face sup. gaufrée luisante.
Jusque dans les années 40, les tiges très flexibles servaient à lier des fagots et comme chaume (toitures).

Vicia sativa, la Vesce cultivée, Fabacée.
Flore Alpes : Diffère des forme sauvages (V. segetalis) par des gousses très grosses (> 8 mm de largeur) et des corolles très grandes (18-28 mm) et très contrastées en couleur.
L. Francini : La tige est simple ou ramifiée, grimpante et peut atteindre 70 cm de hauteur. Ses feuilles sont alternes, constituées de 3 à 8 paires de folioles de forme ovale, tronquées vers le haut. Chaque feuille se termine par une vrille ramifiée et est munie vers sa base d’une petite stipule dentée portant un point noir.
Rappel : les Fabacées possèdent sur ses racines de petites boules blanches nommées nodosités. Celles-ci logent des bactéries très utiles, capables d’utiliser l’azote atmosphérique pour fabriquer des ressources qu’elles partagent volontiers avec leur hôte. Autres Vesces par sauvages du Poitou.

Vincetoxicum hirundinaria, le Dompte venin, Apocynacée. Asclépiadacée. Toxique.
Hirundinaria viendrait du fait que les insectes qui la pollinisent attireraient les hirondelles.
L. Francini : Pousse sur sols rocailleux, dans les forêts claires et les éboulis. Ses fleurs sont blanc verdâtre, à cinq pétales soudés en forme d’étoile. Les feuilles sont opposées. La déhiscence des fruits se fait en fuseaux ovoïdes, laissant échapper à l’automne des graines munies d’une aigrette de poils au sommet.

Fleur, Photo L. Francini.
Fruits Photo L. Francini.

Rappel sur différents types d’inflorescences :

svt.ac-dijon.fr par par Benoît Delcour.

Sur le retour, nous devions aller voir Smirnum olusatrum en fleurs, ce sera pour une autre fois…..

Quelques photos prises lors de la sortie :

Cercope rouge sang (Cercopis vulnerata) Pour aller + loin…

Panorpe commun, (Panorpa communis) :

L’espèce est reconnaissable grâce à ses 2 paires d’ailes tachetées (photo 1) et ses longues mandibules en forme de bec (photo 2).
Le mâle possède un abdomen relevé faisant penser à une queue de scorpion (inoffensive).
Nous sommes donc ici en présence d’une femelle (Photos 1 et 2). Pour aller plus loin …

Stigmella aurella, la Nepticule dorée, est une espèce de petits papillons. Sa chenille est appelée Mineuse de la ronce car elle creuse des galeries dans les feuilles des ronces. LIEN 1 + LIEN 2.

Nous avions appris à lire ces feuilles de ronce au cours de la Sortie Roche noire 15 mars 2023.

Rappel sur l’origine de ces hiéroglyphes étranges
Le responsable est la mineuses de la ronce : une larve de micro-papillon.
Au départ, la femelle du papillon Stigmella aurella dépose un œuf, on peut les observer au printemps (avril-mai) et ensuite en août (seconde génération). 
N.B. : le genre Stigmella comporte 428 espèces dans le monde dont plus d’une centaine en Europe.
La jeune larve éclot et entame tout de suite le creusement de sa galerie d’abord hyper étroite. Progressant entre les 2 épidermes foliaires, elle creuse dans la feuille un corridor plus ou moins sinueux qui va en s’élargissant, car elle sgrossit en se nourrissant de ce qu’elle trouve devant elle. Elle effectue ses mues successives et au fur et à mesure, sa galerie devient de plus en plus large. La mine apparaît comme une ligne blanche au niveau de l’épiderme supérieur; de dessous, la mine apparaît sous la forme d’une ligne avec un halo rougeâtre tout autour. La larve finira par se transformer dans sa chambre nymphale pour quitter la feuille et s’envoler comme l’ont fait ses parents avant elle.

Il est temps maintenant de … Tester vos connaissances sur ce quizzz, réponses en dessous ….

41
46 N.B. : Les 2 feuilles ont des stipules (arraché sur la feuille de gauche)


1 Acer campestre feuille et samare
2 Acer opalus, feuille
3 Aquilegia vulgaris, fleur
4 et 5 Berberis vulgaris, fleurs et feuilles
6 Betonica officinalis, feuille
7 Buglossoides purpureocaerulea en fleurs
8 Calluna vulgaris, fleurs de l’an passé et feuilles
9 Carex flacca, fleurs et feuille
10 Carpinus betulus, feuilles
11 Clematis vitalba, feuilles
12 Cornus mas, fleurs passées et feuilles
13 et 14 Crataegus germanica, fleurs et tige épineuse
15 Cytisus scoparius, fleurs
16 Daphne laureola, fruits et feuilles
17 et 18 Euphorbia amygdaloides, bas et haut de tige
19 Euphorbia cyparicias, plante entière
20 Euphorbia dulcis, cyathes
21a et b Euphorbia flavicoma, plante entière et cyathe
22 Fagus sylvatica, feuilles
23 et 24 Genista germanica, fleurs, feuilles puis tige épineuse
25 Geum urbanum, fleur
26 Ilex aquifolium, feuille et fleurs (pied mâle ou femelle?)
27 Juniperus communis femelle en fruits
28 Lathyrus linifolius, feuilles et fleurs
29 Lonicera periclymenum enroulé autour d’un arbuste
30 Lonicera xylosteum, feuilles et fleurs
31 Melica uniflora, feuilles et fleurs
32 Melissa melissophyllum, feuilles et fleurs
33 Phyteuma spicatum, feuilles et inflorescence en début de floraison
34 Polygala vulgaris, feuilles et fleurs
35 Polygonatum odoratum, feuilles et fleurs
36 Ruscus acculeatus, feuilles et fruits
37 Comparaison des fleurs de Crataegus monogyna et de C. laevigata
38 Veronica serpyllifolia, feuilles et fleurs
39 Vicia sativa, feuilles et fleurs
40 Vincetoxicum hiruninaria, feuilles
41 Sorbus aria, feuilles
42 Sorbus domestica, feuilles
43 Sorbus torminalis = Torminalis glaberrima, feuilles et fleurs
44 Viburnum lantana, fleurs
45 Vinca minor, feuilles et fleurs
46 Comparaison des feuilles de Crataegus laevigata et Crataegus monogina.



Auteur/autrice

  • Pierre-Yves Raba

    Passionné par la nature et ses richesses, j'aime découvrir, photographier, apprendre et partager mes connaissances. N.B. : Je suis ouvert à vos remarques pour améliorer le site, merci de les laisser sur le site. Si vous cherchez si j'ai posté des informations sur une espèce, tapez son nom dans la fenêtre RECHERCHER en bas d'un article. Comme d'autres, nous avons l'intime conviction que les connaissances, qu'elles soient le fait d'amateurs ou de scientifiques de renom, doivent être mises à la disposition de chacun, pour former une bourse du savoir gratuite et sans prétention.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.