
Comment photographier une plante ?
Textes et photographies originales de Pierre-Yves RABA.
Il faut avoir un appareil adapté à la photo de près et savoir se servir de quelques fonctionnalités. L’appareil que j’utilise est un simple téléphone portable de bonne qualité photo.
Pour bien photographier une plante, il faut avoir des intentions.
Pour ma part, il y a un côté artistique (faire une belle photo) et un côté scientifique (mettre en évidence les caractéristiques de cette plante). C’est sur ce dernier point que nous allons insister.
Pour réaliser une photo « scientifique », il faut observer la plante et chercher à mettre en évidence ses caractéristiques.
On distingue les photos prises sur place (photos de terrain) et les photos complémentaires prises à la maison (photos de laboratoire) pour lesquelles il faut emporter un échantillon dans un récipent, quand la législation le permet.
N.B. : Ne pas hésiter à faire plusieurs photos en changeant d’angle, d’éclairage, de fond, etc… pour multiplier les chances d’en faire une satisfaisante.
Photos de terrain :

Dans la photo ci-dessus, la main donne l’échelle, on voit 3 inflorescences et les 2 types de feuilles (on parle d’hétérophyllie) de cette plante; la plante est relevée, montrant le port « couché » (prostrata).

Dans cette seconde photo, on voit les fleurs du Nerprun purgatif, les unes sont bien ouvertes, les autres moins. On voit les 4 étamines, les faces du dessus et du dessous des feuilles, ainsi que le bord. On voit aussi le rameau : couleur et forme. On voit également une chenille.
(Chenille sur le rameau = Cerise sur le gâteau).
Photos de « laboratoire » :
On peut couper une fleur en 2 pour une photo en coupe longitudinale. (voir dans la sortie Solutré 1 la fleur de Saxigraga granulata)


On peut retourner la fleur pour montrer les particularités de ses sépales (Hélianthèmes ) : 2 petits verts et 3 grands tricolores de forme et couleurs très différentes.
Ici, on cherche à mettre en évidence le double style chez Crattaegus laevigata.
Pour une photo de près, il faut être « au labo » pour avoir une bonne lumière et pas de vent.
Sur ces 2 photos, l’angle de la lumière est choisi pour donner un effet d’ombre.
N.B. : Moins bien réalisé dans la photo en dessous.


Ici on cherche, dans les mêmes conditions, à montrer le syle unique de C. monogyna et, en même temps, l’aspect des étamines sur une fleur jeune (rose) et sur une fleur agée (marron).
Enfin, chez Coronilla minima, pour montrer les particularités de la feuille, on peut la coller mouillée contre une vitre pour faciliter la mise en évidence de ses caractéristiques.

Dans les images ci-dessous, j’utilise un papier comme fond car parfois un fond peut faire « fouillis » et peut masquer les détails ou rendre la mise au point difficile .



Parfois on peut choisir le ciel comme fond :


(un des critères de détermination)
N.B. : Attention au contraste ciel clair/sol sombre.

Un fond sombre sur un sujet éclairé.

Mon intention en prenant cette photo etait de montrer les antennes des chrysomèles (qui sont caractéristiques) ansi que leurs tarses, en effet, ceux du mâle ont des ventouses plus développées pour s’accrocher à la femelle.