Comment photographier une plante ?
Textes et photographies originales de Pierre-Yves RABA.
Il faut avoir un appareil adapté à la photo de près et savoir se servir de quelques fonctionnalités. L’appareil que j’utilise est un simple téléphone portable de bonne qualité photo.
Pour bien photographier une plante, il faut avoir des intentions.
Pour ma part, il y a un côté artistique (faire une belle photo) et un côté scientifique (mettre en évidence les caractéristiques de cette plante). C’est sur ce dernier point que nous allons insister.
Pour réaliser une photo « scientifique » ou « pédagogique », il faut observer la plante et chercher à mettre en évidence ses caractéristiques aidant à la détermination.
On distingue les photos prises sur place (photos de terrain) et les photos complémentaires prises à la maison (photos de laboratoire) pour lesquelles il faut emporter un échantillon dans un récipent, quand la législation le permet.
N.B. : Ne pas hésiter à chaque fois à faire plusieurs photos en changeant d’angle, d’éclairage, de fond, etc… pour multiplier les chances d’en faire une satisfaisante.
1) Photos de terrain :
Intention : la main donne l’échelle, on voit 3 inflorescences et les 2 types de feuilles (on parle d’hétérophyllie) de cette plante; la plante est relevée, montrant le port « couché » (prostrata).
Intention : montrer, par un plan rapproché, les feuilles étroites et tomenteuses, les pétales, les sépales en rangs de taille croissante vers l’intérieur.
Dans les images ci-dessous, j’utilise un papier comme fond car parfois un fond herbeux peut faire « fouillis » et masquer les détails et/ou rendre la mise au point difficile.
Parfois on peut choisir le ciel comme fond :
Intentions :
1) Montrer que si le sujet est bien éclairé, on peut bien le voir sur un fond clair et uni.
2) Sur une seule photo, on met en évidence la tige velue, la fleur, un fruit, et une feuille.
Intention : montrer le port de cette Ambroisie sur un fond sombre mais uni. Le sujet est bien éclairé.
Intention : montrer une plante entière sur un fond clair sableux et uni, elle est en photo dans son milieu.
2) Photos de « laboratoire » : pour avoir une bonne lumière et pas de vent.
On peut couper une fleur en 2 pour une photo en coupe longitudinale. (voir dans la sortie Solutré 1 la fleur de Saxifraga granulata)
On peut retourner une fleur pour montrer les particularités de ses sépales (Helianthemum apenninum) : 2 petits verts et 3 grands tricolores de forme et couleurs très différentes.
Ici, on cherche à mettre en évidence le double style chez Crataegus laevigata.
Sur ces 2 photos, l’angle de la lumière est choisi pour donner un effet d’ombre.
N.B. : Moins bien réalisé dans la photo en dessous.
Ici on cherche, dans les mêmes conditions, à montrer le syle unique de C. monogyna et, en même temps, l’aspect des étamines sur une fleur jeune (rose) et sur une fleur agée (marron).
Chez Coronilla minima, pour montrer les particularités de la feuille, on peut la coller mouillée contre une vitre pour faciliter la mise en évidence de ses caractéristiques.
Ici chez Hippocrepis emerus, on cherche à mettre en évidence les 3 éléments déterminants de cette plante : la tige (tricolore), la feuille (dont la foliole terminale est + grande que les autres) et une fleur aux larges espaces entre les pétales qui semblent longuement pédonculés.
N.B. : le fruit est une gousse articulée, longue, étroite et pendante.
La structure de la fleur de Polygala vulgaris est très originale :
Mon intention en prenant cette photo était de montrer les antennes des chrysomèles (qui sont caractéristiques) ansi que les tarses du mâle (au dessus) qui ont des ventouses plus développées pour s’accrocher au dos de la femelle.