Sorties 2019
Sortie du 1er mai 2019 aux Carrières de la Lie. Géologie.

Sortie du 1er mai 2019 aux Carrières de la Lie. Géologie.

Compte rendu de Pierre-Yves RABA.

Photo : Il y a 160Ma (Oxfordien), la Lie ressemblait aux Bahamas d’aujourd’hui ….
C’est durant cette période que se sont déposées les couches exploitées par les romains à partir du premier siècle après J.C.

A) Les Carrière de La Lie : Histoire et Archéologie.
N.B. : Autres photos visibles dans le compte rendu « Sciences de la vie ».

La visite des carrières de la Lie retrace 2 000 ans d’histoire d’extraction de sa pierre calcaire.
L’exploitation à ciel ouvert des carrières de La Lie a débuté au Ier siècle.
Des périodes plus ou moins longues d’abandon séparent les phases d’activité.
La production au cours du Haut-Empire romain (siècles I à III) est probablement la plus importante en volume; la majeure partie de la carrière semble alors avoir été exploitée à ciel ouvert.

L’Empire romain à son apogée, vers l’an 120 sur Wikipédia par Jani Niemenmaa

Au Nord, on peut y voir une grotte, la Grande Cavité et la Salle Souterraine.

C’est de cette grotte qu’ont été extraits des centaines de sarcophages gallo-romains à cuve rectangulaire et couvercle plat (IIIe et IVe siècles) puis mérovingiens* (seulement dans la grande cavité) à cuve trapézoïdale et couvercle en bâtière (Ve au VIIe siècle). Les traces sur les fronts de taille ont étés étudiées pour comprendre les techniques utilisées aux différentes époques.
*Dynastie qui régna du V e jusqu’au milieu du VIII e siècle sur une très grande partie de la France et de la Belgique actuelles, ainsi que sur une partie de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la Suisse.

N.B. : Plusieurs sarcophages ont été retrouvés à Mâcon, notamment dans l’église Saint Clément lors des travaux rue Gambetta et dans les communes environnantes.

Au sud, ont été exploités en gradins de grands blocs de pierre destinés à la construction et la sculpture (chapiteaux, colonnes). Ils dateraient du Haut Empire Romain.

Au sud, la carrière à ciel ouvert.

Les techniques d’extraction et les outils correspondants sont présentés.

L’escoude était utilisé par les Gallo-Romains, il pesait à peu près 7 kg, il reste une trace faite par cet outil sur un bloc qui s’est détaché de la roche.
C’est un outil de carrier utilisé pour l’extraction manuelle des blocs de pierre tendre ou demi-ferme. Elle a la forme d’une pioche à long manche dont le fer se termine le plus souvent par un burin plat d’environ 2 cm de large, et d’une pointe ou d’une double dent. En frappant à l’aide de l’escoude, le carrier fait une saignée dont la profondeur correspond à la hauteur d’assise de la pierre désirée. Il délimite ainsi le contour du bloc, puis détache celui-ci de la roche l’aide de coins en bois introduits en dessous. Introduits à sec ils seront ensuite mouillés. Leur gonflement fait éclater la couche de pierre et libère le bloc. Lien François Cognot

Photo de la sculpture du sculpteur sculptant.

Les marques laissées par la frappe des escoudes sur les fronts de taille sont caractéristiques dans les carrières anciennes où seule l’extraction manuelle a été pratiquée. Elle a été utilisée dans certaines carrières, en absence de mécanisation, jusqu’au milieu du XXe siècle.
Le terme escoude appartient à la langue vernaculaire* des carriers. Il provient de l’occitan ou du castillan escoda, du latin excutĕre, briser avec des coups.

*Le mot « vernaculaire » vient du latin vernaculum qui désignait tout ce qui était « fait maison » par oppostion à ce qui provenait des échanges commerciaux.



La roche de cette carrière est un calcaire blanc facile à tailler mais peu gélif et prenant à l’air une patine résistante.

La « grotte des curés » est un témoignage de la révolution française : un cœur sculpté, et une croix  vendéenne (aussi haute que large), gravée ainsi quez l’aménagement de la cavité suggèrent une chapelle rupestre peut être souterraine. Au-dessus de ce cœur se trouve un petit creux dans lequel devait se trouver une bougie, une petite statuette ou autre chose. Encore au-dessus de cet ensemble se trouve un emplacement où il y avait une croix de bois. Actuellement, l’emplacement de cette croix est encore très visible. Des caves et souterrains existaient, assez vastes pour que des prêtres réfractaires puissent s’y cacher et y être quasiment introuvables.

Des sans-abris dont des femmes avec leurs enfants y ont ensuite vécu en troglodytes.

Des brigands sont aussi venus s’y cacher. De ce fait, en 1840, les habitants ont bouché l’entrée des cavités. la grotte. On y pratiquait à cette époque l’extraction de « sable » (en fait du calcaire écrasé au marteau).

L’exploitation cesse définitivement en 1934 (contreforts de l’église de La Roche Vineuse).

Sources : Bessac J-C 1996, rapport d’activités aux carrières de la Lie.

Cognot François. Les carrières de La Lie à La Roche-Vineuse. Gallia. Tome 59, 2002.

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