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Observation 1, semaine 10.

Observation 1, semaine 10.

Photo d’accroche : Didier Descouens, Wikipédia .

Cette semaine, Marie m’adresse une photo :

 Photo de petites urnes potières, tombées dans notre grange hier.

N.B. : Remarquer les impressions de tissu sur lesquels elles étaient accrochées.

Commentaire : Dans le premier à gauche, déjà percé, on aperçoit la nymphe avec ses 2 pattes antérieures en train de sortir…

Ces constructions animales ont été réalisées par ce que l’on apelle des guêpes maçonnes ou guêpes potières. Cette apellation regroupe plusieurs taxons d’insectes hyménoptères solitaires qui construisent des nids de boue afin d’y loger leurs larves.

C’est préférentiellement autour des zones humides que les femelles vont recueillir la boue avec leurs mandibules afin de construire ces loges aux formes propre à chaque espèce. Une fois élaborées, les cellules sont approvisionnés avec des araignées ou des insectes (chenilles, …) paralysés.
Un seul oeuf est pondu par cellule qui est finalement scellée. Parfois il est fixé au plafond pour ne pas être écrasé par les mouvements de chenilles imparfaitement paralysées.
Quand l’oeuf éclot, la petite larve qui en sort peut se nourrir tranquillement durant tout l’automne et l’hiver de proies vivantes en les vidant de leur substance pour se métamorphoser en une guêpe adulte l’été suivant. 

Pour aller plus loin :

Photos INPN.

Pélopée qui est-tu ? S’éloignant du format de la guêpe classique, les Sceliphron (ou pélopées) poussent à l’extrême la notion de « taille de guêpe » en arborant un fin canal nommé pétiole entre le thorax et l’abdomen, leur donnant un aspect plus délicat malgré leur taille atteignant près de deux centimètres.
Alors que la pélopée courbée (Sceliphron curvatum), venue du nord de l’Inde, est présente dans les villes et les habitations, une autre pélopée, venue cette fois d’Amérique du Nord, s’est plutôt installée dans nos campagnes, c’est la pélopée maçonne (Sceliphron caementarium) qui est aussi vorace en araignées que sa cousine urbaine, mais elle préfère construire son nid sur des structures proches de milieux humides, par exemple au bord des lacs et des rivières. Pour la suite : Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT)

Les Pélopées (du grec pêlós : boue, terre, argile) et poïéô : faire, confectionner) :
Les adultes sont diurnes, actifs principalement à la fin du printemps et en été dans nos régions, se nourrissent de nectar. Après l’accouplement, les femelles commencent à construire une première cellule avec de la boue mélangée à leur salive. La boue n’est pas réservée aux nids d’hirondelles !

Sceliphron caementarium par Christophe Pellé :
-Photographies de la collecte de boue, le remplissage et la ponte et enfin le contenu d’une urne.
Acroricnus seductor, Icheumon parasite de guêpes maçonnes.

SFO-PCV Société Française d’Orchidophilie de Poitou-Charentes et Vendée :
Jean-Pierre Ring : On ne peut être qu’émerveillé devant la variété des constructions en terre crue réalisées par les Guêpes maçonnes. A chacune sa marque de fabrique. Certaines constructions sont de véritables chefs d’oeuvres architecturaux allant de la réalisation de grands ensembles à des pavillons individuels au design finement élaboré. En savoir plus sur les Guêpes maçonnes.

Sceliphron caementarium (Pélopée maçonne) par Jessica Joachim.

Afin d’apporter des éléments au débat inné/acquis; alors que je faisais mes études universitaires à la DOUA à LYON, en cours d’éhtologie, nous avions fait une expérience sur des guêpes maçonnes : en détruisant le fond d’une urne, les chenilles apportées tombaient au sol et, alors qu’un tas de chenilles s’amassait en dessous, la guêpe ne s’en souciait nullement et continuait ses allers et venues pour la remplir, son génome n’avait pas prévu cette éventualité, elle n’a jamais réparé son urne…

Les comportements innés :

Un comportement inné est un comportement qui se retrouve chez tous les individus de la même espèce. On parle aussi de comportement instinctif.
Les comportements instinctifs sont traditionnellement opposés aux comportements acquis.

Comment distinguer la part innée d’un comportement de la part acquise?

Prenons un comportement relativement complexe : la nidification (aménager son intérieur, en quelque sorte, voire le construire).
On fit une expérience sur le tisserin à capuchon (Ploceus cucullatus) ou tisserin africain, un petit oiseau dont les techniques de construction de nid sont particulièrement complexes. Cet oiseau construit un nid en forme de bourse, en fibres végétales tissées de manière élaborée, attaché par un lien noué de façon particulière.

On prit des oeufs de tisserins et on les fit couver par des canaris. Les jeunes ainsi élevés étaient privés de tous moyens de construire leur propre nid et furent placés dans des nids préfabriqués. L’expérience se poursuivit durant 4 générations.
La dernière génération fut replacée dans son milieu naturel. Et à l’époque de la nidation, les jeunes construisirent un nid typique de tisserin, sans jamais avoir pu développer cette compétence par l’apprentissage ou l’imitation auprès des parents. Cependant, on pu constater que ses oiseaux étaient moins habiles que des tisserins témoins, plus lents, moins soigneux, mais leur travail s’améliora par l’expérience, sans toutefois jamais atteindre l’habileté des tisserins élevés par leur parents.

Que nous apprend cette expérience? Allez voir la suite dans cet article.

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