Sortie Roche noire, 19 avril 23.
Compte-rendu proposé par Claudette et Pierre-Yves.
L’objectif de la première partie de cette sortie était de voir les Orchis mascula fleuris en contre-bas de Roche Noire, repérés par la quantité de feuilles tachetées lors de la sortie du 15 mars.
Début de la sortie sur le Gr 76D entre le point IGN427 (panneau Bourgogne du Soleil) et Roche Noire : Flore de talus chaud en terrain calcaire :
– Vicia sativa, une fabacée avec ses belles fleurs rouges violettes. ( Photo plus loin).
– Géranium pyrenaicum, décrit au départ dans les Pyrénées, mais maintenant présent sur tout le teritoire national. Pétales échancrés et nettement plus longs que les sépales, fleurs par 2…
– Veronica arvensis avec sa grappe terminale de très petites fleurs d’un bleu moyen homogène mêlées de bractée petites mais nombreuses « noyant » un peu les fleurs car leur pedicelle est très court.
Plante pubescente à feuilles petites ovales et dentées. Corolle et capsule + courtes que le calice qui est glanduleux. Plantaginacée.
– Medicago arabica et Medicago lupulina, deux fabacées aux petites fleurs jaunes, arabica se distinguant par ses tâches noires sur les feuilles à trois folioles
– Ranunculus bulbosus, une Ranunculacée avec ses sépales très poilus et déversés à la floraison (un des « boutons d’or« ).
– Potentilla neumanniana ex Potentilla verna, Rosacée, jaune elle aussi, avec ses tiges étalées au sol et ses fleurs peu hautes dressées. Sépales verts visibles entre les pétales.
-Cerastium glomeratum, le céraiste aggloméré, une Caryophyllacée très fréquente.
– Bromus sterilis probable, le très beau brome stérile, une Poacée (graminée).
– Asplenium ceterach, le ceterach officinal, une Aspleniacée en plein renouvellement avec ses frondes brun gris.
– Muscari comosum, le muscari à toupet, une Asparagacée dont l’identification était difficile devant l’épi non fleuri niché au creux de la rosette de longues feuilles linéaires.
-Alliaria petiolata, une Brassicacée, l’alliaire officinale.
– Lamium maculatum, Lamiacée, le Lamier maculé que nous avons une nouvelle fois comparé au Lamium purpureum.
Nous arrivons ensuite sur un terrain sableux au sommet de Roche Noire. Là, nous trouvons :
– Saxifraga granulata, une Saxifragacée (440 espèces). Elle est appelée Saxifrage granulée en raison de la présence de bulbilles à la base de la plante, elles assurent sa multiplication végétative.
N.B. : Saxifraga signifie casse-pierre car elle sont connues pour leur capacité à s’installer dans des fissures de rocher comme si elles étaient capables de casser les roches. Selon la théorie des signatures, elle était supposée casser les calculs rénaux.
Dans une petite mare au bord du chemin menant à Roche noire, nous avons observé une grenouille (Photo de Marie) : Une peau claire marbrée de taches marron foncé et une belle ligne verte médio-dorsale.
– Cerastium pumillum, Caryophyllacée, un autre céraiste, nain celui-ci.
– Draba verna ou Erophila verna, une petite Brassicacée courante.
– Teesdalia nudicaulis, une Brassicacée qui affectionne particulièrement les zones sableuses (on l’avait déjà vue sur les sables de la Truchère). Rosette fournie de feuilles lyrées c’est à dire en segment dont le dernier est plus grand et parfois trilobé. Tige nue assez longue, fleurs blanches très petites ramassées au sommet et fruits en « cuillère épaisse ».
– Rumex acetosella, une Polygonacée typique par sa petite taille et ses feuilles en hallebarde. Souvent associée à Teesdalia sur les mêmes milieux.
– Ornithopus perpusillus, Fabacée, bien nommée pied d’oiseau délicat dont on ne voit à cette époque que les rosettes de feuilles à 7-13 folioles.
– Luzula campestris, Juncacée avec ses feuilles à très longs poils blancs.
On change encore de milieu pour descendre dans la zone plus ombragée et forestière toujours siliceuse. On verra :
– Lathyrus linifolius, Fabacée, dans sa variété montanum car les feuilles sont plutôt larges pour des feuilles de lin, pas de vrille et des fleurs d’un rosé assez soutenu.
Ci-dessous : Vicia sativa, Vicia linifolia et Vicia hirsuta vue plus tard dans la sortie.
– Orchis mascula, une Orchidacée aussi appelée pentecôte (réchauffement oblige, elle est en avance) qui est l’orchidée des sous-bois qui aime l’ombre et la fraîcheur, fréquente en montagne, avec ses fleurs d’un pourpre intense, blanches au fond du labelle, ses pétales latéraux très dressés en ailette et ses feuilles souvent tachées de noir.
– Viola riviniana, Violacea, la violette de Rivinius qui est avec la violette de Reichenbach la plus courante de nos forêts. Elle s’en distingue par son éperon généralement plus clair que les pétales et ayant la forme de 2 doigts collés.
En fond de vallon, vers le ruisseau, une belle population de Caltha palustris, Ranunculacée, le populage des marais car il aime les sols gorgés d’eau.
Ensuite nous allons dans la pelouse au dessus le bois de Fée à Leynes.
La pelouse était couverte de flouve odorante (Anthoxantum odoratum).
– Euphorbia cyparicias près de la lisière.
Au dessus de nos têtes, Jacqueline a repéré un couple de milans royaux, puis un martinet à ventre blanc.
Nous avons pu y admirer la deuxième orchidée du moment, Anacamptis morio, aussi appelé Orchis bouffon qui se plaît sur les pelouses un peu sèches en pleine lumière mais n’est pas très exigeante, assez fréquente ici.
Nous avons eu le plaisir d’observer un spécimen presque blanc, très photogénique. Rappelons que cette orchidée se caractérise par les fines nervures sombres le plus souvent vertes de son casque.
Photo de l’unique exemplaire « blanc » et d’un autre plus classique. Repérer les sépales et pétales latéraux qui sont réunis en un casque sub-globuleux nettement nervé de vert-gris à l’extérieur.
Au cours de cette sortie, dans une zone de vignes, nous avons la chance d’observer :
-Tulipa sylvestris, Liliacée, une plante protégée au niveau national.
Il existe deux sous-espèces : la variété sylvestris anciennement naturalisée originaire du Moyen Orient devenue très rare puisque l’on n’en a dénombré que 10 stations en Bourgogne en 2013 et qu’on ne la trouvait plus dans la Loire et le Rhône à cette époque.
et la variété australis qui a les sépales plus rouges que notre sylvestris qui les a verdâtres à brunâtres et qui est moins rare mais cantonnée à la moitié sud de la France. Les pratiques de culture biologique de la vigne dont elle est une adventice, permettront peut-être de la voir de nouveau plus fréquente.
Sortie un peu longue mais de nouveau assez riche.