Sortie plan d’eau de Louvarel, mardi 13 août 2019.

Compte rendu par par Pierre-Yves RABA.

Le long du bord du plan d’eau.

A) Liste des plantes déterminées en bordure du plan d’eau :

N.B. : Seules les plantes les plus typiques des milieux humides ont été retenues.

1) Scutellaria galericulata, Grande toque, ou Scutellaire à casque. Lamiaceae. Doit son nom commun à son utilisation ancienne pour lutter contre le paludisme. Espèces du même genre.

2) Lycopus europaeus, Lycope d’Europe, ou Chanvre d’eau. Lamiaceae.
Ses feuilles contiennent une teinture noire, autrefois utilisée par les Roumains pour teindre le lin d’où le nom anglais de la plante : gypsywort.

3) Lysimachia vulgaris, Lysimaque commune, ou grande Lysimaque. Primulacée.
Espèces du même genre. (Myrsinacée selon la classification phylogénétique APG)
Aussi appelée chasse-bosse, pour sa faculté à effacer les contusions.

4) Pulicaria dysenterica, Pulicaire dysentérique, ou Herbe de Saint Roch. Astéracée.
Son nom de genre vient du latin pulex qui signifie puce. La sagesse populaire savait-elle que la peste était transmise par les puces, bien avant que ce ne soit découvert à la fin du 19e siècle ?
Son nom d’espèce fait allusion à son pouvoir de soulager la dysenterie. Espèces du même genre.

5) Achilea ptarmica, Achillée sternutatoire, ou Herbe à éternuer. Astéracée.
Inflorescence : un corymbe de petits capitules blancs, semblable à celle d’une petite camomille.
Elle provoquerait des allergies chez certains. Espèces du même genre.

6) Phragmites australis, Roseau commun. Poacée.
Les roseaux sont toujours utilisés localement dans la constitution de murs et toitures des maisons (mudhif des Arabes des marais en Mésopotamie) et pour fournir de la litière aux animaux.
Les roselières constituent un abri de choix pour des passereaux et pour de petits mammifères. Ils sont largement utilisés dans les stations d’épurations à filtre planté de roseaux (phytoépuration).

7) Glyceria maxima, Glyceria altissima, Glyceria aquatica, Glycerie aquatique. Poacée.
Très bonne épuratrice, utilisée dans les lagunages. Aliment pour oiseaux.
Espèces du même genre.

8) Scrophularia nodosa, Scrophulaire noueuse. Scrophulariacée. Espèces du même genre.
Regroupant de nombreux genres en classification classique, les études phylogénétiques ont conduit à en déplacer un grand nombre dans d’autres familles : les Scrofulariacées (orthographe actuelle) ne comprennent ainsi plus guère en APG (classification phylogénétique) que les molènes, les scrofulaires ainsi que les buddleja.

9) Mentha aquatica, Menthe aquatique. Lamiacée. Espèces du même genre.
L’odeur mentholée caractéristique et le goût frais et rafraîchissant sont dus à la présence de menthol (alcool terpénique) synthétisé par les poils glandulaires à la surface de la plante.
Les peuples de l’Antiquité babylonienne, égyptienne et gréco-romaine utilisaient plusieurs espèces.

10) Lythrum salicaria, Salicaire commune. Lytracée. Espèces du même genre.
Punicaceae (Punica granatum, le Grenadier) et Trapaceae (Trapa natans, la Mâcre ou Châtaigne d’eau), font maintenant partie de cette famille.
Son nom de genre vient du grec (luthrôn) : taches de sang (couleur des fleurs ).
Son nom d’espèce vient des feuilles, semblables à celles du saule.
Elle est classée parmi les espèces les plus invasives au xxie siècle, notamment en Am. du Nord.

11) Carex riparia, Laîche des rives. Cyperacée.
12) Carex remota, Laîche à épis espacés. Cyperacée. Espèces du même genre (Laîches ).
Il existe plus de 5000 espèces de cypéracées de part le monde dont une centaine en France métropolitaine. Elles ont l’apparence des graminées mais n’ont pas de nœuds sur leurs tiges triangulaires coupantes. (petites dents à l’extrémité des feuilles ou des tiges).

13) Myriophyllum spicatum, Myriophylle en épi. Haloragacée. Espèces du même genre.
Envahissante car difficile d’en contrôler la prolifération, notamment dans les lacs.

Elle peut se reproduire de façon sexuée (graines) ou asexuée (rhizomes, fragments de tige), et s’adapte à une grande variété de conditions environnementales. Elle entre donc rapidement en compétition avec les autres espèces et perturbe l’écologie des milieux où elle est introduite.

14) Persicaria maculosa, Polygonum persicaria, Renouée persicaire. Polygonacée.
Genre : Persicaria signifie « à feuilles de pêcher ». Espèce : voir la tache obscure sur ses feuilles.
Renouées : ellesprésentent comme des nœuds au niveau des insertions des pétioles de ses feuilles. Espèces du meme genre ( Renouées).

15) Salix alba, Saule blanc. Souvent cultivé en forme de «têtard» pour la production d’osier. Salicacée. « Aspirine végétale » Espèces du même genre.

16) Alnus glutinosa, Aulne glutineux (appelé ainsi en raison de ses jeunes pousses, collantes).
17) Alnus incana, Aulne blanc, Aulne de montagne. Betulacée. Espèces du même genre.
Les Corylaceae font maintenant partie de cette famille.
Betulacée = BANC (Bouleaux, Aulnes, Noisetiers, Charmes).

18) Hypericum hirsutum, Millepertuis hérissé. Hypericacée. Espèces du même genre.
La plupart des espèces de millepertuis ne connaissent aucun usage médical.
Hypericum perforatum est utilisé en médecine depuis plus de 2 400 ans, notamment sous la forme d’huile rouge. La préparation consiste en la macération des sommités florales récoltées durant l’été dans de l’huile d’olive. Aujourd’hui à l’origine de plusieurs anti-dépresseurs.

19) Bidens connata, Bident à feuilles connées. Astéracée. Espèces du même genre.
Connées : se dit de feuilles soudées par leur base.

20) Epilobium palustre, Epilobe des marais. Onagracée. Espèces du même genre.

L’épilobe est la francisation d’Epilobium, du grec epi, sur, et lobion, petite cosse : les sépales ou les pétales en forme de lobes triangulaires sont situés au sommet d’un ovaire infère qui ressemble à une petite gousse. Principalement utilisée dans le traitement des troubles de la prostate.

21) Iris pseudacorus, Iris des marais, Iris faux acore, Iridacée. Espèces du même genre.
pseudacorus « faux acore » vient de la ressemblance de ses feuilles avec celles de l’acore.
C’est cette fleur qui aurait inspiré le blason des rois de France.

22) Juncus bufonius, Jonc des crapauds. Joncacée. Espèces du même genre.
Petit jonc annuel feuillé assez grêle (il dépasse peu souvent les 10 cm de haut). Pousse en touffes.

23) Schoenoplectus lacustris, (Scirpus acutus, Scirpus lacustris L., Scirpus lacustris subsp. Acutus) , Jonc des tonneliers, Jonc des chaisiers. Cyperacée. Espèces du même genre.
Attention ce jonc n’est pas une joncacée. Séchée et tissée, la plante était utilisée par les Amérindiens pour fabriquer des paniers, des chapeaux, des vêtements et même des bateaux.

B) Quelques animaux observés au cours de cette sortie :

Volucella zonaria. Bien que de taille impressionnante et malgré sa ressemblance avec un frelon, la volucelle zonée est une mouche parfaitement inoffensive.
Ethymologie : Volucella = qui vole légèrement et rapidement et zonaria = avec des ceintures. La ressemblance avec un frelon n’est pas fortuite, la volucelle vit en effet au dépends de cet hyménoptère. On la trouvera fréquente là où l’on trouve des nids de frelons. Comportement : Les volucelles zonées, comme toutes les mouches de la famille des Syrphidés sont capables de vol stationnaire et de vol très rapide.
Reproduction : La femelle pond ses œufs dans les nids de frelons. les larves sont des ectoparasites des larves de frelon. Lorsqu’elle quitte la cellule où elle s’est développée, la larve de volucelle se nourrit de frelons morts dans le nid et d’autres débris. Elle se nymphose en hiver après s’être enfouie dans le sol. En savoir plus.

Scirphe ceinturé sur fleur de gogi. Episyrphus balteatus sur fleur de Lycium barbarum.
Ce syrphe, dont les larves aphidiphages se développent aux dépens des pucerons, est utilisé comme agent de lutte biologique. Il est commercialisé dans la région OEPP depuis 1995 pour lutter contre les pucerons tant en culture sous serre qu’en plein champ.
Ses œufs sont pondus dans des colonies de pucerons. Les larves qui en émergent se nourrissent alors uniquement de ces insectes. Les adultes, quant à eux se nourrissent de nectar et de miellat en étant de très bons pollinisateurs. On le confond souvent avec les guêpes, mais le syrphe est inoffensif.

Épeire fasciée en train d’emmailloter sa proie.

Bien que son camouflage jaune et noir puisse laisser croire qu’il sert de protection vis-à-vis de prédateurs qui la prendraient pour un frelon, une étude a démontré que l’alternance des stries jaunes et noires sur le corps de cette espèce doublait en réalité le nombre de ses captures d’insectes en agissant comme leurre visuel rendant l’araignée moins visible pour ses proies, bien qu’au milieu de sa toile. L’Argiope présente un dimorphisme sexuel, le mâle étant plus petit et plus terne que la femelle. fait partie des espèces d’araignées pratiquant le cannibalisme sexuel systématique avec plus ou moins de succès et la polyandrie. Le mâle, au terme de l’accouplement, abandonne volontairement dans 80 % des cas son appareil copulateur ce qui diminue les chances d’un rival de féconder la même femelle et augmente ses chances de la fuir et de survivre après l’accouplement.
Après l’accouplement, la femelle pond rapidement 200 à 300 œufs dans un cocon se soie suspendu dans les graminées peu au-dessus du sol. Les œufs hivernent à l’abri du gel. En savoir plus.

Brun et roux, l’Amaryllis lorsqu’il se pose montre ses ocelles noirs avec deux petits points blancs (rôle contre la prédation probable). La face inférieure des ailes ressemble beaucoup à celle d’autres nymphalidés. Ne pas confondre avec Le Myrtil (ci-dessous), plus grand et les ocelles noirs de l’Amaryllis ont deux points blancs égaux en leur centre.