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Semaine 37 : Observations végétales au bord du lac de Lacanau.

Semaine 37 : Observations végétales au bord du lac de Lacanau.

Epilobium parviflorum, Épilobe à petites fleurs ou encore Épilobe-mollet, Onagracée.
Monde de LUPA : Plante vert blanchâtre, très pubescente ; feuilles lancéolées opposées, sessiles, faiblement dentées, velues sur leur 2 faces ; fleurs à 4 sépales et 4 pétales bilobés généralement roses, ovaires infères très allongés, 8 étamines, style surmonté de 4 stigmates d’abord dressés puis étalés en croix ; graines munies d’une aigrette de soies.
N.B. : Des extraits de la plante sont utilisés en médecine traditionnelle contre les affections de la prostate, des reins et de la vessie en raison de leur effet antioxydant et anti-inflammatoire. Il est démontré que des extraits d’épilobe sont capables, in vitro, d’inhiber la prolifération des cellules prostatiques humaines en freinant la progression du cycle cellulaire. D’autres épilobes possèdent un pouvoir thérapeutique.


Iris pseudacorus, Iris des marais, Iris faux acore ou Iris jaune. Iridacée.
Commun dans les lieux humides où il peut devenir envahissant. Ses longues feuilles linéaires et pointues, font de 10 à 30 mm de large, elles sont engainantes et disposées sur deux rangs opposés (distiques), elles partent directement du rhizome. Elles sont parcourues par une profonde nervure médiane. Les fruits sont des capsules triloculaires (à trois compartiments) de 4 à 8 cm, flottants et emportés par les eaux. Le rhizome de l’iris des marais est utilisé pour le tannage, il est légèrement enfoncé dans la boue.
N.B. : Utilisé dans les systèmes de lagunage pour son pouvoir dépolluant avec Phragmites australis, et Salix viminalis :


Typha domingensis, Massette australe, Typhacée.
Le pied est immergé, la plante mesure 2,5m de haut. Les feuilles font 1 à 2 cm de large, le dos étant très arrondi dans le bas (en croissant de lune). En provence, cette plante à longtemps été confondue avec T. angustifolia, plante à épi femelle plus distant de l’épi mâle et de couleur beaucoup plus foncée. L’épi femelle (seul présent ici) est d’un brun pâle tirant vers le gris (couleur café au lait).
Utilisations alimentaires du rhizome surtout, mais aussi de toutes les autres parties de cette plante dès le paléolithique. Elle est localement consommée par les ragondins.
N.B. : Il est fortement déconseillé de manger des spécimens ayant grandi dans une zone polluée car la plante absorbe de nombreux polluants et peut les concentrer (bioaccumulation). D’ailleurs, elle est utilisée pour le traitement par phytoépuration des eaux usées ou stagnantes, notamment en zone urbaine.

Tout comme Schoenoplectus acutus, le Scirpe aigu, ou Jonc des chaisiers, il a été largement remplacé par Phragmites australis.

Divers joncs :

Juncus acutiflorus, Jonc à fleurs aigües, Juncacée.
Flore Alpes : Ce jonc est caractérisé par ses fleurs à tépales très aigüs, dépassés par une capsule longue à bec très effilé (photo 1). Les inflorescences sont pédonculées, terminales et subterminales. (photos 1 et 2)
La tige est légèrement comprimée et feuillée (feuilles cylindriques creuses et cloisonnées) et longuement dépassée par la dernière feuille (photo 3) :

Détail de la fleur par Obs37.fr
Acutiflorus?

-Juncus effusus, Jonc épars, Jonc spiralé, ou encore Jonc diffus, Juncacée.
Ce jonc forme des rhizomes souterrains traçants, produisant des touffes de tiges atteignant de 40 à 80 centimètres. Les tiges sont dressées, glabres et creuses, remplies d’une moelle spongieuse. Les feuilles sont réduites à des gaines basiliaires rousses.  Inflorescence multiflore, lâche ou glomérulée, paraissant latérale, insérée dans le tiers sup. de la tige.
Rôle écologique et utilisations : Elle sert de refuge à de nombreux animaux et à fabriquer une sorte de papier fait main, bon marché en Chine. Au Moyen-Âge en Europe, les paysans l’utilisaient pour s’éclairer, la bougie de jonc était obtenue en séchant la moelle spongieuse du jonc et en l’enduisant de suif.

Voir comparaison avec Juncus conglomeratus, le Jonc aggloméré par Flore Alpes.

-Juncus tenuis, Jonc grêle, Juncacée.
Flore Alpes : Petit jonc très grêle à inflorescence en faisceau dépassée par une très longue bractée (photo). Plante cespiteuses produisant généralement de nombreuses tiges.

Détail de la fleur d’un Jonc grêle par INPN.

Juncus sp, Jonc …., Juncacée.
Tige non feuillée, ses feuilles partant uniquement de la base de la plante qui est très cespiteuse.
Son inflorescence ne compte que très peu de fleurs et est implantée vers le sommet de la tige, cette dernière étant grêle et très finement striée (loupe).
Ressemble à Juncus filiformis mais ici la taille est plus grande (70cm à 1m au lieu de 40cm max.), de +, chez J. filiformis, les fleurs sont implantée vers le milieu de la tige.
N.B. : chez les 2 espèces, la tige est grêle et très finement striée (loupe).

Schoenoplectus pungens, Scirpe d’Amérique, Scirpe piquant, Cypéraceraée. Espèces voisines.
Une demi douzaine d’épis marrons insérés au même point, sessiles, en forme de balon de rugby, groupés en partie supérieure de la tige. Inflorescence paraissant latérale, dépassée nettement par la bractée principale. Tige nettement triquètre, grêle, munie à la base d’une feuille engainante atteignant 20 cm de long. Ici en zone inondable, en bordure de roselière. FloreApes.

Schoenoplectus lacustris, Scirpe aigu, Jonc des chaisiers, Jonc des tonneliers, Cypéraceraée.
Très grande plante (1 à 3 mètres) à tiges rondes, spongieuses et vert foncé (mais pas glauque). Inflorescences composées d’épis paraissant petits par rapport à la plante. S. tabernaemontani est une espèce très proche, mais bien plus petite et à tiges d’un vert très glauque (presque bleues). FloreAlpes.
Epillets assez gros, brun ferrugineux, ovoïdes, nombreux, en ombelle un peu latérale ou en tête non ou peu dépassée par la bractée qui prolonge la tige. Plus de Photos.
N.B. : Séchée et tissée, la plante était utilisée par les Amérindiens pour fabriquer des paniers, des chapeaux, des vêtements et même des bateaux.

Photo Orchid nord.com.

Holcus lanatus, Houlque laineuse, Poacée.
Caractérisée par l’abondante pilosité molle et soyeuse qui couvre sa tige et ses feuilles. (Photos 1 et 3)
Ses fleurs sont groupées en une longue panicule rougeâtre ou rosée. La houlque laineuse possède une glumelle supérieure munie d’une arête courte. FloreAlpes.


Phytolaca americana, Raisin d’Amérique ou Raisin des teinturiers, Phytolaccacée. Invasive.
Voir : Semaine 31 : Visite de la réserve de l’étang COUSSEAU à côté de LACANAU.


Setaria viridis, la Sétaire verte. Poacée.
Belle sétaire à inflorescense compacte dont les soies sont vertes en début de floraison, à denticule orientés vers le haut. L’inflorescence est divisées en épillets fortement imbriqués. Diffère du type par son inflorescence presque lobée et ses feuilles larges. (FloreAlpes). Ligule et gaine un peu poilues :

Paspalum dilatatumHerbe de Dallis, Millet bâtard, Coste : Digitaria dilatata. Poacée. Invasive.
Espèces du même genre.
N.B. : Elle est devenue très envahissante par endroits en bordure de lac :

Eleusine tristachya, Eleusine à 2 épis, Poacée.
Poacée à la morphologie florale assez originale : épis assez trapus et légèrement arqués, disposés par deux ou 3, de couleur vert-violacé ou bronze (FloreAlpes). Originaire d’Afrique tropicale :


Tuberaria guttata, Helianthemum guttatum dans la flore de Coste, l’Hélianthème taché, Cistacée.
Lorqu’il est en fleurs, se reconnaît très facilement aux petites taches rouges disposées à la base de ses pétales jaunes. Commune sur sol sablonneux. Fruit : capsule ovoïde s’ouvrant par 3 valves (Photo)
Feuilles : lancéolées-oblongues au limbe enroulé sur les bords Les basales pétiolées en rosette, les moyennes sessiles, opposées et sans stipules, les supérieures alternes et munies de stipules foliacées :

Digitaria sanguinalis, la digitaire sanguine. Poacée.
Ethymologie : Digitaria, en référence à la forme de l’inflorescence rayonnant comme les doigts d’une main, sanguinalis se réfère à la fréquente coloration pourpre-rougeâtre des parties aériennes de la plante (inflorescences, gaines foliaires notamment).
 Annuelle cespiteuse, à plusieurs tiges étalées-ascendantes génicuclées, radicantes aux noeuds inférieurs :

Lien détaillant la structure au niveau de l’insertion d’une feuille.

Verbascum virgatum, la molène baguette.
Molène pouvant être confondue avec la plus classique V. blattaria, mais à pédicelles floraux bien plus courts, donnant un aspect plus étroit à l’inflorescence. Plante de friches ensoleillées. Flore Alpes.

Verbascum virgatum en fruits (15 septembre 2023)

Scleroderma citrinum, le Scléroderme vulgaire.
C’est le plus gros et le plus commun des sclérodermes, sa couche externe, épaisse de 1 à 5 mm, grossièrement squameuse, est coriace, caoutchouteuse, d’ailleurs, le champignon dégage une odeur désagréable de chambre à air, elle se déchire à maturité libérant ses spores, puis se décompose :

Il est beaucoup plus ferme que les vesses-de-loup et ne part pas aussi vite en fumée.

Le scleroderme libère ses spores.

Molinia caerulea, la Molinie bleue. Poacée. Invasive.
En bordure du lac, cette vivace cespiteuse forme localement des peuplements denses monospécifiques envahissants, étouffant la biodiversité locale, des petites molinaies.
Soit sous forme de prairie comme un tapis, soit sous forme de touradons, plus près de l’eau où elle peut dépasser 1,5m de haut. Les inflorescences « fermées » en été, s’ouvrent à maturité en septembre : longue de 10 à 40 cm, elle prend une couleur violacée qui rapelle notre Sesleria caerulea de Solutré. « Caerulea », signifie « bleu sombre » et se réfère à la couleur bleu violacé de ses panicules :

Détail des fleurs. Voir la Molinie bleue en Semaine 31 : Balade autour du lac de LACANAU.

Calluna vulgaris, La Callune ou fausse bruyère, Ericacée. Rencontrée à plusieurs occasions :
Sortie Digoine, 1er Juillet 2023
Observations « végétales » à la lande des oignons de BOZ. Le 30 avril 23.
Sortie du 13 avril 2022 à Vergisson.
Sortie du 10 mai 2019 à Roche noire (Solutré).

La callune est un sous-arbrisseau vivace de 20 à 50 cm de hauteur en bord du lac, en forêt, elle peut dépasser 1 m. Elle fait partie des incontournables de la pinède landaise.
« Bruyère » la plus commune, elle se distingue du genre Erica par ses feuilles opposées en forme de petites écailles sessiles imbriquées sur 4 rangs (les feuilles sont en aiguille et disposées par 3 chez Erica, la véritable bruyère), et son calice double (le premier vert, le calicule, le second pétaloïde). (Photo 1).
Plante hôte des chenilles de l’azuré de l’ajonc, du petit paon de nuit et la zygène de la bruyère :

ENS LYON
ENS LYON

Erica tetralix, Bruyère à quatre angles, Bruyère des marais. Ericacée.
Bruyère à fleurs claires, disposées en fausse ombelle (plus compacte que E. ciliaris). Vit exclusivement dans des landes sableuses humides. Feuilles normalement verticillées par 4. (Flore Alpes) :

Polygonum persicaria, Persicaria maculosa, Renouée persicaire. Polygonacée
Adventice souvent envahissante. Feuilles lancéolées, alternes, vert olivâtre, rétrécies en un court pétiole, à largeur maximale au milieu du limbe qui portent des taches noirâtres (pas toujours), souvent rassemblées en « fer à cheval ». Pilosité réduite et localisée aux nervures et à la bordure du limbe.
Ochréas* ciliées à leur sommet. Graines utilisées pour nourrir la volaille. Feuille servant à préparer une teinture qui colore le lin en jaune-rougeâtre.
Peut localement comme ici occuper densément un milieu favorable au détriment de la biodiversité.

*Une ochréa désigne une structure résultant de la fusion des stipules et entourant, comme une gaine, la tige à la base du pétiole. Renouées et rhubarbes ont généralement des ochréas. Milieu de la photo centrale.
Nom donné par analogie à l’Ochréa, jambière des armures que portaient les soldats romains, une pièce d’armure défensive qui couvrait le tibia depuis la cheville jusqu’un peu au-dessus du genou.

Solidago virgaurea, Solidage verge d’or, Astéracée.
Solidor signifie consolider en latin. Utilisations nombreuses dans la pharmacopée, surtout en homéopathie. Assez polymorphe. + d’informations : Jessica Joachim.

Bidens frondosa, Bident à fruits noirs, Bident feuillé. Astéracée.
Originaire d’Amérique du Nord. Invasive en Europe. 
Elle serait comestible et est reconnue pour son arrière goût de bonbon.
Beaucoup plus dévellopé qu’il y a un mois. Il peut atteindre 2m par endroits.
Annuel à tige élevée rougeâtre portant des feuilles opposées constituées de 3-7 folioles lancéolées.
Fruits (non encore présents à cette époque) munis de 2 ou 3 arêtes à spinules marginales en majorité dirigées vers la base.
Typique des berges exondées des rivières et des étangs, concurrence les plantes pionnières des berges.
Proche de B. tripartita mais à feuilles dont les folioles sont bien plus aiguës et très fortement dentées.
Les pétiolules (pétioles des folioles) sont bien individualisés et très peu ailés. Comparaison Flore Alpes.

Comparaison du bas et du haut de la tige :
Photos de gauche : la base de la tige est verte, cannelée en « opposé décussé », d’apparence carrée.
Photos de droite : le haut de la tige est rouge d’un côté, vert de l’autre et presque cylindrique.

Caractéristiques des feuilles : pointues, glabres, opposées, pétiolées, à pétiole ailé, fortement dentées, les supérieures tripartites à segments lancéolés, le terminal plus grand.

Auteur/autrice

  • Pierre-Yves Raba

    Passionné par la nature et ses richesses, j'aime découvrir, photographier, apprendre et partager mes connaissances. N.B. : Je suis ouvert à vos remarques pour améliorer le site, merci de les laisser sur le site. Si vous cherchez si j'ai posté des informations sur une espèce, tapez son nom dans la fenêtre RECHERCHER en bas d'un article. Comme d'autres, nous avons l'intime conviction que les connaissances, qu'elles soient le fait d'amateurs ou de scientifiques de renom, doivent être mises à la disposition de chacun, pour former une bourse du savoir gratuite et sans prétention.

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