Quelques observations de la semaine 21…
Sur l’ubac du mont de Pouilly, un Cormier à plusieurs troncs mérite le détour…
En effet, dans une région de France, un Cormier de 14 m de haut, 3,26 m de circonférence, 22 m d’envergure est classé au niveau national, il aurait 250 ans.
Au vu de ses mensurations, celui de Solutré doit avoir plus de 3 siècles, nous vous le présenterons à la prochaine occasion et j’irai évaluer sa taille prochainement, en vue de le faire classer éventuellement.
Photos : A gauche le Cormier de Solutré à plusieurs troncs (l’écorce ressemble à celle d’un chêne).
Au milieu sa floraison est terminée, les fleurs sont fanées et des fruits apparaissent.
A droite : en haut, une jeune corme et en dessous, un rameau de l’année, duveteux et avec lenticelles.
N.B. : Le plus gros du monde, en Slovaquie, a une circonférence de plus de 5 m. En France, le plus gros arbre connu, avec 4,58 m de circonférence à 1,30 m du sol, se situerait à Mavilly-Mandelot près des Côtes de Beaune en Côte d’Or.
Un arbre au passé glorieux…
Bien que Sorbus domestica (Cormier) et Sorbus aucuparia (Sorbier des oiseleurs) aient des ports radicalement différents, leurs feuilles composées se ressemblent beaucoup, mais chez domestica,
les folioles ne sont dentelées que sur les 2/3 de leur partie supérieure :
Schéma par connaitrelanature.com :
Originaire du pourtour méditerranéen, le Cormier fut répandu durant l’Empire romain dans le reste de l’Europe. Il est aujourd’hui bien représenté dans le sud-est de la France et on le retrouve dans le Jura, mais dans le sud, il ne dépasse guère 10 à 12 m pour un diamètre de tronc de 30 à 45 cm.
En remontant dans les régions plus humides et aux sols plus riches, il peut atteindre des circonférences beaucoup plus grandes et dépasser 20 m.
Sa croissance très lente donne un bois dense et dur qui servait à fabriquer des rabots, des vis de pressoirs très résistants (on en trouve dans les régions viticoles), des manches d’outils ou des planches à graver (on en trouve autour des abbayes, plantés par les moines).
A l’origine, il était planté comme arbre d’ornement mais surtout pour son fruit comestible et sucré à l’état blet. Les fruits ou cormes se présentent en grappes de petites poires de 2,5 cm et peuvent aussi servir à réaliser des sirops, des confitures, des liqueurs. Aujourd’hui le bois est très recherché pour la sculpture et l’ameublement à cause de sa belle couleur brun-saumoné.
N.B. : La régression dramatique de la population de Cormiers en Europe semble surtout due à sa difficulté à germer. Le blaireau (Meles meles) joue un rôle primordial dans la dissémination des graines (excréments enterrés contenant les graines).
Comparaison Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia)/Cormier (Sorbus domestica).
Autre différences : le Cormier se trouve sur sol calcaire, au contraire, S. aucuparia sur sol plutôt acide.
A l’état adulte, l’écorce de domestica est foncée, fissurée et craquelée comme celle du chêne, celle d’aucuparia est claire marquée de nombreuses lenticelles.
Observation du jour de Marie :
Ses couleurs vert « métalisé » sont aussi typiques que remarquables.
Ce sont les cuisses bien enflées qui permettent de déterminer que c’est un mâle, on parle de métafémurs.
Caractéristique de l’espèce, les élytres laissent entrevoir les ailes.
Cet adulte laisse les restes de son repas avant de s’envoler vers une nouvelle fleur.
Toujours de Marie : Un Graphosome rayé sur du buis
C’est une punaise qui nous vient d’Afrique du nord. Normalement elle se nourrit principalement sur des ombellifères. Il ou elle doit être en sieste postprandiale.
Encore Marie : une cétoine dorée (Cetonia aurata) ou hanneton des roses ….
J’ai chaque année des larves de cette espèce dans mon compost après que leurs parents aient castré mes roses en se gavant de leurs étamines (pour consommer leur pollen).
N.B. : il y a 2 générations par an : celle du printemps pour ceux qui ont hiverné et qui se nourrissent comme ici de pollen et qui pondent en juin pour mourir ensuite, et celles de l’automne qui se nourrissent de fruits, qui hivernent et font leur ponte l’été suivant.
Cette dernière observation nous vient de Claudette.
Ce groupe d’insectes présente des caractères ancestraux. Ils seraient apparus au Carbonifère, (-280 à -350 millions d’années) ; ce sont donc les plus anciens insectes ailés. On parle de fossiles vivants.
Les éphémères vivent environ 3 ans (parfois 10) à l’état de larve aquatique puis, une fois sortis de l’eau, se métamorphosent et se reproduisent en vol. Ils ne se nourrissent pas (ils n’ont d’ailleurs ni pièces buccales, ni tube digestif). Les femelles déposent leurs œufs dans l’eau et les adultes meurent quelques heures plus tard, d’où le nom donné à cet ordre.
Dans certaines régions, leur éclosion est suivie de formation de vastes et épais nuages d’insectes volants, au moment où les mâles et femelles se rassemblent en nuées de millions d’individus le temps d’une nuit pour la reproduction. Leur population a fortement régressé en France depuis le milieu du 20e siècle, en raison de la pollution des eaux. Très sensibles à la pollution, ils sont utilisés comme bioindicateurs.
Une petite dernière de Marie :
Aux carrières de la Lie, en ce 26 mai , un nouveau plant d’Ophrys aymoninii est réapparu !
Trois pieds étaient présents la semaine passée et out avait disparu…
N.B. : espèce endémique des Grands Causses cévenols.
Observation n°1 du 27 mai …. :
Ayant vu la face ventrale de cette couleuvre vous devez pouvoir trancher entre la coronelle girondine et la coronelle lisse…
Alors ? …… c’est une …………………………………………. !
Remarque : Les couleuvres possèdent des pupilles rondes et un museau arrondi. Leur queue est très effilée. Certaines espèces peuvent dépasser 2m. Elle n’est pas dangereuse; plutôt craintive et pacifique.
Les vipères ont des pupilles verticales et une tête plus triangulaire. Leur queue se rétrécit beaucoup plus vite. Son venin, toxique, peut être mortel.
Observation n°2 du 27 mai, dans une prairie, sur la roche de Solutré :
N.B. : La ♀ se distingue du ♂ par le bout des antennes. Chez la ♀, la terminaison colorée de la massue est plus développée. Sur cette photo, la femelle est en bas ou en haut ? Elle est en …….
Rappel : N’hésitez pas à m’adresser vos meilleures photos si vous souhaitez les publier sur le site, que ce soient des photos de la sortie, ou des observations personnelles en m’indiquant le lieu et la date …
En vous souhaitant une bonne lecture,
Amicalement, Pierre-Yves.