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Semaine 31 : Balade autour du lac de LACANAU.

Semaine 31 : Balade autour du lac de LACANAU.

De retour à Lacanau, je vous propose une balade autour du lac de Lacanau (sur sa bordure N.W.), ainsi qu’un inventaire des principales plantes de la forêt (landes du Médoc) qui le borde.

Côté animaux, sont annoncés : la loutre d’Europe, la sarcelle d’hiver, le bihoreau gris, le canard colvert, le balbuzard pêcheur, le cygne tuberculé, l’anguille, le gardon, l’anax empereur, le brochet, la carpe miroir, le sandre, la Perche commune(Perca fluviatilis), le gardon, la brême, le gougeon…

Côté plantes particulières : la littorelle à une fleur, la spiranthe d’été, la parnassie des marais, le faux cresson de thore et la lobelie de Dortmann.

N.B. : Voir la liste des plantes par ordre alphabétique en fin de compte rendu.

Observations dans la forêt :

Pinus pinaster, le pin maritime est l’essence dominante de la région. Il peut atteindre 30 m de haut.
Les aiguilles, épaisses et rigides, sont groupées par deux (géminées). Leur section transversale a une forme semi-circulaire. Elles mesurent de 10 à 20 cm de long !
Les cônes femelles en début d’été de leur deuxième année atteignent de 10 à 18 centimètre de long. 
Les cônes mâles de 20 à 22 mm de long sont ovoïdes, écailleux, de couleur brun-orangé à maturité.
L’écorce devient rougeâtre et très craquelée avec l’âge.

Il a beau faire 30m de haut, vivre jusqu’à 5 siècles, il a ses ennemis, pas faciles à trouver …

Le grand charançon du pinHylobius abietis, (du grec « hylos », résine et « bio », vie, « qui vit dans la résine du pin »), appelé aussi hylobe du pin, est une espèce d’insectes coléoptères qui est le principal ravageur des jeunes plantations de résineux.

Hylobius abietis assoupi …

Une fois réveillé, il est difficile à suivre …

Hylobius abietis qui se sauve …

Pour aller plus loin, voir les carnets nature de Jessica.

Quercus ilex (chêne vert) et Quercus robur (chêne pédonculé) sont bien présents dans la forêt landaise.

Le feuillage du chêne vert est persistant. L’arbre a une longévité de 200 à 2 000 ans.
Le feuillage du chêne pédonculé est caduc. Ses feuilles sont sessiles, ses glands longuement pédonculés et souvent en groupe. Il abrite de nombreuses gales.

Quercus ilex et Quercus robur

Arbutus unedo, L’arbousier : (voir texte dans la publication sur l’étang de Cousseau).

Jeune arbousier en fruits et tronc de d’arbousier agé.

N.B. : La chenille du papillon nymphale de l’arbousier, le Pacha à 2 queues, se nourrit d’arbousier.

Melampyrum pratense, le mélampyre des prés :
Orobanchacée (anciennement Scrofulariacée) qui pousse dans les sous-bois clairs, dans les clairières.

Observer (photo 1) les bractées purpurines, profondément dentées.

Plante à nombreux rameaux grêles, à fleurs jaunes pâles à roses (blanches en fin de floraison), orientées d’un même côté de la tige et disposées par paires en forme de « gueule de dauphin tirant la langue » :

Plante entière à gauche et fleurs à droite.

Hémiparasite sur racines de diverses plantes herbacées ou ligneuses, corolle bilabiée, lèvre supérieure carennée à bord replié vers l’extérieur à bordure frangée de cils comme autant de petites dents.
Les feuilles opposées, longues et étroites sont plutôt vertes en dessous et pourpre en dessus.
Le tube de la corolle est long et droit (non coudé), contrairement au Mélampyre des forêts, Melampyrum sylvaticum, dont la corolle est courte et dont la lèvre inférieure peut être tachée de pourpre.

Dissémination des graines myrmécochore.

N.B. : La réintroduction du Castor dans le bois de Wildwood (Kent) a permis le retour de cette plante, et par suite la conservation d’une population de Mélitée du mélampyre, encore nommé Damier Athalie.
L’étymologie «Mélitées» vient de «miel», en référence à leur goût prononcé pour le nectar. 
Les Mélitées femelles déposent jusqu’à 400 œufs en plusieurs pontes sur le revers des feuilles basses des Mélampyres. Les chenilles, assez grégaires, passeront l’hiver dans une feuille sèche à même la litière pour se nymphoser au printemps suivant. (Sauvages du Poitou, lien en dessous).

En fin de journée, on peut les photographier ailes repliées.
La femelle a des taches oranges plutôt rectangulaires, elles sont plus rondes chez le mâle.
La femelle est à droite ou à gauche ?

Autres Mélampyres nommés de part leur milieu de préférence :

Melampyrum arvense – mélampyre des champs
Melampyrum nemorosum – mélampyre des bois
Melampyrum sylvaticum – mélampyre des forêts

N.B. : Le Mélampyre des prés pousse … en forêt (peu dense)….

Pour aller plus loin :
Melampyrum arvense et autres Mélampyres par Sauvages du poitou,
– Melampyrum pratense par Tela-botanica,
– Melampyrum pratense par identification assistée par ordinateur.
Quelques Mélampyres par le monde de LUPA.

Ulex europaeus, l’ajonc d’Europe, Landier, Fabacée.
C’est un arbuste (1 à 2m) épineux, à feuillage persistant, qui pousse en formant des fourrés impénétrables. Il est originaire des régions maritimes Atlantiques d’Europe.
 Sa photosynthèse est effectuée pour la plus grande partie par les épines qui sont des feuilles modifiées.
Corolle d’un jaune vif, à étendard non veiné. Écologie : Landes et lieux stériles siliceux.

Photo de droite par Wikipedia.

Erica cinerea, la bruyère cendrée :

Libellule sp. sur Erica cinerea en forêt.

Lagurus ovatus, Queue-de-lièvre des sables. Poacée.
Très caractéristique des zones sableuses et des cordons de dunes littorales, facilement reconnaissable à ses inflorescences blanchâtres et très compactes. C’est l’unique espèce du genre.
Tige dressée, mollement velue, très feuillée, panicule ovale, très dense, barbue-soyeuse-blanche.
Cultivée comme ornementale pour ses inflorescences soyeuses et décoratives, pour la confection de bouquets secs.  Ses feuilles sont pubescentes, courtes, larges, vertes et ont la base du limbe munie d’une ligule courte, tronquée, pubescente.
La feuille supérieure présente une gaine ventrue très caractéristique.

Briza maxima, la Grande brize ou Grande amourette,  Poacée (graminée).
Appréciée pour la confection de bouquets secs, ici sur un sol acide et bien drainé (très sableux).

Dessin de droite par naturescene.net

Observations en bordure du lac :
Quercus robur (Vu en forêt).

Observation d’une feuille : sur le dessus, elle a perdu sa coloration, l’épiderme est décollé.
En la retournant, ma curiosité a étré récompensée : j’ai observé une colonie de larves de tentrèdes. Elles sont remarquables par leur revêtement de mucus ; ceci leur donne un aspect de petites limaces translucides et gluantes en forme de massue qui répandent une odeur d’encre. 

Larves de tenthrèdes limaces Caliroa annulipes sous une feuille de Quercus robur.

Acacia dealbata, « mimosa d’hiver » ou « mimosa des fleuristes ». Mimosacée, Fabacée, depuis 2003.
Dealbata (« vêtu de blanc ») fait référence à la pruine blanche qui donne un aspect argenté aux feuilles, aux rameaux et aux gousses. Il a été introduit en Europe depuis l’Australie à la suite du premier voyage du capitaine Cook à bord de l’Endeavour (août 1768 – juillet 1771).
Il peut atteindre 25 m, possède un tronc lisse de couleur gris-bleu à gris-brun, dont la base se fissure avec l’âge. Son jeune bois est cassant et coupant comme du verre.
N.B. : il faudra revenir entre janvier et mars pour les voir fleuris !
Affectionne les sols siliceux et colonise les bords du lac par ses rhizomes traçants dont il est très difficile de se débarraser et ses graines.
Il est aujourd’hui devenu envahissant, allant même par endroits jusqu’à menacer la flore locale.
Intérêts : Son tronc fournit un excellent bois de chauffage, qui, de plus, est imputrescible. Il a contribué à l’essor de la parfumerie à Grasse au 19e. Le mimosa des fleuristes symbolise les amours secrètes…

dav_vivi

Mentha arvensis, menthe des champs, Lamiacée.
Plusieurs inflorescences en verticiles tous le long de la tige contrairement à mentha aquatica dont l’inflorescence n’est que terminale. Axe floral terminé par un petit faisceau de feuilles ; calice court, en cloche, velu, à 5 nervures un peu saillantes.
On en a vu une avec les deux caractéristiques donc hybride. La grande facilité d’hybridation et le fort polymorphisme des menthes rendent parfois difficiles les identifications.
Ici, la touffe observée dépassait 1m car en compétition avec une autre plante.

Mentha arvensis par FloreAlpes : observez les verticiles axilaires et les nervures saillantes et velues au dos des feuilles.

Lycopus europaeus, Lycope d’europe, « Chanvre d’eau» *A VOIR ! ou « Patte-de-loup », Lamiacée.
Lycopus, du grec lykos (loup) et pous (pied), soit « pied de loup », fait référence à la forme des feuilles, très souvent vertes, rougissantes à l’automne, ovales et pointues, profondément dentées. Souche rampante à tiges dressées à section carrée, marquée d’un sillon sur chacune des faces. Les fleurs petites sont groupées à l’aisselle des feuilles en faux verticilles de forme globuleuse. La corolle est formée de quatre lobes de couleur blanche ponctuée de rouge, formant un entonnoir. Les graines sont dispersées par les oiseaux aquatiques. Phénomène rare : peut être extraite de ses feuilles une teinture noire, autrefois utilisée par les vagabonds voulant se faire passer pour des Gitans pour se teindre la peau, d’où le nom anglais de la plante, gypsywort. Il serait plus vraisemblable que cette origine provienne du fait que les Roumains aient utilisé la plante comme teinture pour le lin.

*Rappel : Le lycope partage le nom de chanvre d’eau avec le bident (Bidens tripartita) et l’eupatoire à feuilles de chanvre (Eupatorium cannabinum).

Photo de droite Le monde de Lupa.

Carex pseudocyperus, laîche faux souchet, Cyperacée.
Grand carex à très grands épillets pendants à maturité mais groupés en têtes compactes en début de floraison, d’où son nom. Feuilles larges, retombantes, plus longues que la tige et d’un vert jaunâtre. (Flore Aples). Tige très nettement triangulaire à faces concaves.
Plante haute de 50 à 80 cm, à souche courte, gazonnante, formant des touffes épaisses.
Bractées à peine engainantes, foliacées, dépassant beaucoup la tige. Photos.
N.B. : Le département de l’Ain compte 64 espèces de Carex sur les quelque 106 recensés en France métropolitaine. Lien avec description plus précise.

En haut, épi mâle solitaire, roux pâle ; en dessous, épis femelles gros (4-6 cm.), cylindriques, denses, à la fin pendants, pédonculés. 

Lytrum salicaria, la Salicaire commune, Lythraceaée.
A partir de ce jour, vous ne me regarderez plus de la même façon : chacune de mes plantes possède des fleurs d’un type, parmi trois, classifiées selon la taille du style qui peut être courte, moyenne ou longue.

D’après vous, quelle est le type photographié à droite?
 Chez celle de gauche le style est court et les étamines sont longues.
Rappel : Distylie chez la primevère, ici tristylie, (2 cas d’hétérostylie).

Le nom d’espèce salicaria, caractérise les feuilles de la plante, semblables à celles du saule.
Comme lui, elle affectionne les lieux humides : berges des cours d’eau, bord de fossés, canaux, …
Dépassant 1m, la tige, est velue, de couleur brun rougeâtre, et porte 4 lignes longitudinales saillantes.
N.B. : Elle peut former des peuplements denses et d’épais tapis racinaires s’étendant sur de vastes superficies réduisant la biodiversité locale. Elle dégrade l’habitat de beaucoup d’espèces indigènes animales (oiseaux, insectes, …) et végétales.

Galium palustre, Gaillet des marais, Rubiacée.
Particularités : ses feuilles assez étroites et son inflorescence très ramifiée, donc très étendue, ses feuilles sont non mucronées (non terminées par une petite pointe).

Image de doite par Wikipedia soulignant le port particulier de la plante entière : prostré et diffus.

Révisions : Autres Gaillets et Plantes de la même famille.

Phragmites australis, le roseau commun. Poacée.

Phalaris arundinacea, la baldingère faux-roseau. Poacée.
Graminée (80 à 2m) des zones humides ressemblant au roseau (Phragmite) mais avec une inflorescence moins dense et dressée. Monde de LUPA.
 L’espèce est cultivée comme plante fourragère et comme plante ornementale.

Rhizome rampant à la surface du lac à partir d’une souche implantée en bordure de lac.

Agrion sp. Voir Ischnura elegans, l’Ischnure élégante.
Rappel : différences entre libellules et agrions.

Hernaria glabra, Herniaire glabre ou Turquette, Caryophyllacée. Espèces du même genre.
Entièrement glabre, elle forme un coussin très dense formé de tiges couchées couvertes de minuscules feuilles vertes, puis en été des petites grappes de fleurs vertes également.
Rustique, vivace, elle poussait dans du sable de bord de plage quotidiennement piétiné :

Epilobium parviflorum, Épilobe à petites fleurs ou Épilobe-mollet, Onagracée.
Tiges dressées (30-80 cm), mollement velues sont garnies de petites fleurs terminales roses ; se rencontre en milieu humide. Feuilles lancéolées opposées, sessiles, faiblement dentées, velues sur leur 2 faces ; style surmonté de 4 stigmates d’abord dressés puis étalés en croix. Autres épilobes : monde-de-lupa.
N.B. : Pour la détermination des épilobes, les clés démarrent sur les stigmates : en croix ou en massue ?

N.B. : Des extraits de la plante sont utilisés en médecine traditionnelle contre les affections de la prostate, des reins et de la vessie en raison de leur effet antioxydant et anti-inflammatoire. Des extraits d’épilobe sont capables, in vitro, d’inhiber la prolifération des cellules prostatiques humaines.

Détail de la fleur par flore-en-ligne.fr

Plantago coronopus, Plantain corne-de-cerf. Plantaginacée.
Son nom lui vient de la forme de ses feuilles divisées comme les bois d’un cerf.
Les feuilles de la première année sont parfois consommées crues en salade ou cuites, comme légume.
Abondante dans les sables autour du lac. C’est une « plante témoin » : lorsqu’il n’y a plus que lui sur une dunen c’est qu’elle va, très vite, redevenir mobile, il faut immédiatement en interdire l’accès.

Paspalum dilatatum, Herbe de Dallis, Millet bâtard, Poacée. Espèces du même genre.
Les épis, entre 3 et 7, sont alternes et écartés au sommet de la tige, étalés-dressés, allongés,

Observez les oeufs (sp.) sur la photo de droite.

Sparganium erectum, le rubanier d’eau.  Typhaceae , ex Sparganiaceae.
Souche robuste. Longues feuilles étroites, rubanées. Inflorescence ramifiée. Fleurs blanches verdâtres réunies en capitules sphériques, les mâles sur les parties hautes des ramifications, les femelles, plus gros, à la base.
Elle est considérée comme étant une espèce ingénieur dans les écosystèmes d’eau douce en plaine alluviale car elle contribue à la fois à ralentir l’eau, au phénomène de sédimentation et de stabilisation du milieu (par ses racines et rhizomes), ainsi qu’à l’épuration de certains polluants de l’eau et des sédiments.

Persicaria maculosa, Polygonum persicaria, la Renouée persicaire, Polygonacée.
Doit son nom de son genre à la forme de ses feuilles, Persicaria signifiant « pêcher » en latin médiéval.
Feuilles à taches marron caractéristiques, pas toujours présentes.
N.B. : Les ochréas de P. maculosa sont longuement ciliés. Voir espèces semblables.

Echinochloa crus-galli, le panic pied-de-coq, Poacée.
La plante est considérée comme l’une des pires adventices de la planète car elle réduit les rendements des cultures en absorbant jusqu’à 80 % de l’azote disponible dans le sol et sert d’hôte à plusieurs virus mosaïque. Les niveaux élevés de nitrates qui s’accumulent en elle peuvent empoisonner le bétail.

Chaque plante peut produire jusqu’à 40 000 graines par an.

Molinia caerulea, la Molinie bleue. Poacée. Nommée en hommage au botaniste, Juan Ignacio Molina.
Les épillets légers sur des tiges frêles donnent une silhouette « vaporeuse » à la molinie, ils contribuent à donner ce caractère léger et aérien à cette graminée car au moindre souffle d’air, elles ondulent avec beaucoup de grâce. Son feuillage vert devient doré en automne.
Ses feuilles sont aplaties, oblongues, linéaires, vert moyen avec du bleu pourpré à la base, et mesurent 45 à 50cm en moyenne, en se dressant avant de se recourber. Attention, elles sont coupantes!

Photo de droite et texte en dessous par Gerbeaud.com

Elle pousse à l’état naturel dans les landes humides, où, au fil du temps, elle s’étend pour former de véritables tapis dont les souches (touradons) servent d’abri aux batraciens et autres amphibiens comme les salamandres, les crapauds, les tritons et les grenouilles.
Dans nos jardins, elle est appréciée pour son adaptabilité et sa facilité de culture. 

Egeria densa ou Elodea densa, Elodée dense, ou plus rarement Egérie dense. Hydrocharitaceae.
Originaire d’Amérique du sud, elle est aujourd’hui cosmopolite. Vivant dans les eaux douces jusqu’à 4 m de profondeur, avec des tiges de 2 m ou plus produisant des racines à intervalles réguliers.
Le système de tiges de la plante se développe jusqu’à atteindre la surface de l’eau où la plante commence à s’étendre, pouvant créer un épais couvert de feuilles et fleurs empêchant la lumière d’atteindre les plantes situées en dessous et le bas de la colonne d’eau. La plante est dioïque (fleurs mâles et femelles sur des plantes séparées). Très populaire en aquariophile, elle n’est plus vendue dans certaines régions en raison de son potentiel invasif. Les plantes mises en culture sont toutes un clone mâle, se reproduisant par voie végétative. Probablement introduite par un aquariophile qui s’en est débarassé, elle est devenue une plaie. Elle forme des herbiers recouvrant par endroits largement la surface. Elle n’est pas dangereuse pour la faune aquatique car elle constitue des frayères ou des caches pour les alevins.
MAIS elle est devenue fort gênante pour les activités nautiques comme la baignade, la voile ou la pêche au point d’envahir un milieu et de le fermer. A Lacanau, depuis 1998 sur les zones du Moutchic, Carreyre et Longarisse plusieurs opérations de faucardage ont été organisées. Il faut arracher cette plante, sans la fragmenter, car cela produit autant de boututres. Les hélices de bateaux la « tondent » et produisent des millons de boutures chaque été favorisant sa dispersion.

LIEN : Ce sont les pieds mâles qui dominent. Les graines et/ou les fleurs femelles n’ont jamais été observées parmi les populations installées. L’absence de reproduction sexuée des populations introduites met en évidence l’importance de la multiplication végétative de la plante.
L’Elodée dense peut s’enraciner jusqu’à des profondeurs de 7 mètres, ou rester dérivante.

Dessins comparant quelques plantes aquatiques se ressemblant.

Spiraea douglasii, la Spirée de Douglas, Rosacée.
Originaire d’Amérique du nord, elle s’est installée ici sur un sol tourbeux acide, frais, humide, innondé (marécageux) en hiver. En quelques années, par ses drageons, elle a colonisé une berge en exposition mi-ombragée. Elle offre durant tout l’été une généreuse floraison sous forme de belles inflorescences duveteuses d’un rose vif. Les petits oiseaux mangent les graines qui persistent en hiver lorsque la nourriture est moins abondante. Elle peut être envahissante et réduire la biodiversité des zones humides en formant des fourrés denses au détriment des autres plantes.


N.B. 1: En France, il existe une seule espèce de Spirée indigène, la S. hypericifolia, ou Spirée à feuilles de Millepertuis, que l’on trouve dans la nature autour du Massif Central. 
N.B. 2 : Une certaine confusion règne dans l’identification précise de certaines Spirées, genre riche de plus d’une centaine d’espèces (la Spirée x billardii, un hybride entre la Spirée de Douglas et la S. salicifolia est très proche au niveau morphologique de son parent…).

Osmunda regalis, la splendide Osmonde royale, assez fréquente le long des bords du lac. Osmundacée.
En effet elle se régale ici sur des sols pauvres assez acidessableux et tourbeux caractérisés par une forte humidité. En France, elle est protégée dans de nombreuses régions. La souche, épaisse, est constituée d’un rhizome dressé. Les frondes peuvent atteindre 2 m de long et elles sont bipennées. Les frondes sont de deux types : certaines sont entièrement stériles et d’autres sont fertiles avec, au sommet, une panicule de sporanges de couleur beige rosé à brun roux, globuleux, dérivant de la transformation des folioles. Les sporanges ne sont pas protégés par une indusie

Lysimachia vulgaris, la Lysimaque commune,  (Primulacées = Myrsinacées), peut mesurer jusqu’à 1,5m. Feuilles opposées (photo 1) ou verticillées par 3-4, entières, lancéolées, sans pétiole, vertes sur les deux faces et mesurent jusqu’à 10 cm de long pour 1 à 3 de large. Elles sont parsemées de petites glandes orange translucides (photo 2). Tige dressée, rameuse, couverte de poils fins.
Fleurs formant une inflorescence pyramidale, sépales bordés d’un liseré rouge (photo 2).
Fruits : capsules ovales de 4 à 6 mm, qui libèrent de petites graines disséminées par l’eau.

Sur nombre de fleurs de lysimaques, des larves en action ….

3 paires de vraies pattes à l’avant, combine de fausses pates à l’arrière?
N.B. : sans compter la paire de pattes anales !

Taille 20 mm. Larve au corps moitié supérieure gris bleuté, moitié inférieure plus claire, triangle noir à l’arrière de la tête.

Tenthrède ou chenille ? Comptez les fausses pattes : Ce qui différencie les tenthrèdes des chenilles, c’est le nombre de leurs pattes : les vraies chenilles possèdent 3 paires de vraies pattes et au maximum 5 paires de fausses pattes, tandis que les tenthrèdes, en plus de leurs 3 paires de vraies pattes, présentent entre 6 et 9 paires de fausses pattes, plus une paire de pattes anales.

Tentrhrède de la lysimaque par insectes.org.

Larve de tentrède de la lysimaque par Gilles de Nature Yvelines
Tentrède de la lysimaque adulte par Gilles de Nature Yvelines.

Frangula alnus, la bourdaine. Rhamnacée.
Arbrisseau de 1 à 3 m poussant soit sur des terrains humides et acides (comme ici), soit sur des terrains secs et calcaires (comme à Solutré). Tinctorial, il permet d’obtenir plusieurs couleurs (écorce et baies)
L’écorce se dédouble facilement : l’externe est brun-noir, l’interne est verte. De nombreuses lenticelles grisâtres et allongées sont apparentes en surface (photo 1) ; l’écorce exhale une odeur forte et désagréable. Servit pendant plusieurs siècles à la fabrication de la poudre à canon.

Stachys palustris, l’épiaire des marais, Lamiacée.
Haute de 40 à 100 cm, feuilles pointues, légèrement dentées,  étroites, les supérieures sessiles, les inférieures légèrement pétiolées.
N.B. : Il existe environ 300 espèces d’épiaires.

Comment faire la différence avec l’épiaire des bois (Stachys sylvatica )? : Carnets nature de Jessica.
Comment faire la différence avec l’épiaire droite (Stachys recta) ? Notes de terrain.
C’est surtout la couleur de leurs fleurs et leur habitat qui permet de les distinguer rapidement.
Recta : fleurs blanches, coteaux calcaires. Sylvatica : fleurs rouges, bois. Palustris : fleurs roses, marais.

Stachys palustris, inflorescence par Notes de terrain.
Stachys palustris, fleur rose tachée de blanc par Notes de terrain.

Les Jussies, nommées en l’honeur du botaniste français Bernard de Jussieu.
Onagracées. Circées, Oenothères, Epilobes, …. (une vingtaine de genres et environ 640 espèces)

Ludwigia palustris, Ludwigia peploides et Ludwigia grandiflora.

Ludwigia peploides (autrefois aussi nommée Jussiaea peploides), Jussie rampante (plante aquatique à fleur, amphibie et fixée), souvent improprement nommée Jussie des marais.

Les feuilles émergées de Ludwigia peploides sont arrondies et glabres alors qu’elles sont lancéolées, mais poilues chez Ludwigia grandiflora,

Les 2 ludwigies côte à côte, les pieds dans l’eau …
La jussie rampante (Ludwigia peploides) et la jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora) étaient dans le genre Jussiaea (en référence au botaniste français Bernard de Jussieu), maintenant intégré à Ludwigia.

Ludwigia grandiflora à gauche et Ludwigia peploides à droite.

Myrica gale (Linné), Gale palustris (Lamarck), Galé odorant, Piment royal, Myricacée.
Le bois-sent-bon est le seul représentant de son genre et de sa Famille en France. Arbuste à feuilles odorantes dégageant une forte odeur de résine. Fleurs discrètes, groupées en chatons. (FloreAlpes). Pousse dans les marais tourbeux et aux bords des étangs ou des fossés. Peu commune, présente surtout au voisinage de l’Atlantique. Floraison printanière. Pour aller plus loin.

Avec punaise Gonocerus acuteangulatus (photo de droite).

Lobelia urens, La lobélie brûlante ou cardinale des marais, Campanulacée.
Corolle originale en tube à deux lèvres dont l’inférieure est divisée en trois, la supérieure en deux.
Feuilles inférieures obovales ou oblongues, inégalement dentées, atténuées en pétiole, les supérieures lancéolées, sessiles. Landes, bois humides, sur silice. Pour aller plus loin. Photos.

N.B. : Lobelia dortmana serait aussi présente, mais nous ne l’avons pas trouvée.
Les lobélies ou cardinales comportent 300 espèces, plusieurs sont cultivées.

Trifolium medium, Trèfle flexueux, Trèfle intermédiaire, Fabacée.
Plante à rhizome rampant, à tige flexueuse et redressée. Les feuilles caulinaires sont espacées, composées, molles, pétiolées. Les stipules sont entières, étroites et prolongées par une arête en pointe (1cm) contrairement à T. pratense. Les folioles sont d’un vert plus tendre. Peut dépasser 50cm.

Bidens frondosa, bident feuillé ou bident à fruits noirs. Astéracée.
Originaire d’Amérique du Nord, invasive en Europe. Peut dépasser 1m de haut.
N.B. : « bidens », car les fruits de ce genre portent en général deux pointes (dents) à leur extrémité.
Le nom spécifique, frondosa, vient du latin et signifie touffu, car le feuillage de l’espèce est dense.

Bidens frondosa avant floraison qui est plus tardive.

Espèces voisines :
– Bidens tripartita, vivant dans les mêmes milieux. On peut les différencier par leurs pétioles : celui du bident feuillu est long et fin, tandis que celui du bident tripartite est ailé.
– Bidens pilosa, dont les akènes sont plus longs et minces.
– Bidens cernua dont les akènes portent 4 arêtes et dont les capitules sont penchés à maturité.

Alnus glutinosa, aulne glutineux ou verne, Bétulacée.

Cyperus flavescens, Souchet jaunâtre, Cypéracée.
Petit souchet assez proche de C. fuscus, mais à épillets plus larges, jaunâtres ou verdâtres. Tiges trigones mais non anguleuses. Se rencontre en secteurs humides (rives exondées). Comparaison FloreAlpes.
Le fruit, akène est acollé à l’axe par un bord et non par une face comme chez C. fuscus.

Hydrocotyle vulgaris, plante rampante des milieux humides. Araliacées.
Plante tapissante qui produit des stolons qui s’enracinent dans la terre humide.
Les feuilles, à légère odeur de carotte, sont comestibles. Les fleurs blanchâtres, verdâtres ou roses sont très discrètes, elles ressemblent un peu au nombril de Vénus mais ces dernières ont un limbe à bord non crénelé et vivent sur les rochers.

Lotus pedunculatus, Lotier des marais ou lotier des fanges. Fabacée.
Il peut atteindre 80cm. Ses pédoncules floraux sont de grande taille.

Photo centrale : Azuré de la luzerne.

Clé dichotomique pour le distinguer du lotier corniculé :

  • Plante dépourvue de stolons, à tige pleine ou très peu creuse. Ombelle à 3-6 fleurs. Dents du calice courbées vers l’intérieur avant la floraison : L. corniculatus
  • Plante à stolons, à tige largement creuse. Ombelle à 5-12 fleurs. Dents du calice étalées avant la floraison : L. pedunculatus

Onagracées. Le genre comprend environ 75 espèces seules 2 sont naturalisées en France.
Elles sont toutes 2 devenues invasives autour du lac comme partout en France, si bien que l’association des riverains du lac de Lacanau organise chaque année une opération d’arrachage des jussies.
La sous espèce de peploides naturalisée en France est montevidensis, pour grandiflora, c’est hexapetala.
Sur les photos ci-dessus, on les différencie bien par leurs feuilles et leurs tiges.

Scutellaria minor, Scutellaire naine, Lamiacée.
Petites fleurs rosées ou blanches tachées de pourpre, disposées par 2 et toutes tournées du même côté. Hydrophile et acidiphile.
Comparaison avec autres scutellaires (monde de LUPA) et Scutellaire en casque (Scutellaria galericulata).

Essentiellement européenne. Protégée dans les régions Nord-Pas-de-Calais et Rhône-Alpes.

Photo de droite par Yohan MARTIN INPN.

Thelipteris palustris, fougère des marais, polystic des marais, polystic à bords roulés.
Souvent associée à des aulnes.
FloreAlpes : Fougère assez bien caractérisée par ses frondes minces, vert clair, et son écologie de milieux humides. Pinnules des frondes fertiles enroulées sur les marges. Plante des marais permanents.

Sporobolus indicus, Sporobole d’Inde. Poacée.
Vivace, cespiteuse, rhizomateuse, aux tiges dressées pouvant atteindre 1 m de haut, inflorescence très compacte et très longue (de 6 à 20 cm de long). Se naturalisant un peu partout, devenue envahissante.
Dans la flore de Paul Fournier, on apprend que ces « graines expulsées » … de leur enveloppe « et restant suspendues à l’extrémité de l’épillet » sont à l’origine du nom de genre Sporobolus du grec spora, la graine, et ballo, je jette. Photos.

Juncus bufonius jonc des crapauds, Jonc crapaudine, Juncaceae.
Pionnier des sols humides légèrement tassés (sur le chemin du bord du lac)
N.B. : Il doit être identifié fructifiépour éviter les confusions avec d’autres petits joncs annuels.
Ses tépales sont tous aigus, les intérieurs dépassant à peine la capsule et appliqués contre celle-ci.

Photos de droite NATURESCENE, en haut la fleur en dessous le fruit.

Holcus lanatus, La Houlque laineuse, Poacée.
Caractérisée par l’abondante pilosité molle et soyeuse qui couvre sa tige et ses feuilles. L’épi, d’abord vert pointu et compact, s’étale et passe ensuite au rose violacé. Rencontrée dans un sous-bois clair.

Photo de droite par FloreAlpes

Lagarosiphon major, Lagarosiphon élevé, ex Elodea crispa, élodée crépue, Hydrocharitacée.
Exotique d’origine sud africaine, envahissante, préoccupantes dans ce lac et toute l’Union européenne.

N.B. : Elle est très proche du genre Elodea mais en diffère cependant, par la forme crispée des feuilles, leur disposition en spirale et non en verticilles (insérés au même niveau, par groupe de trois unités au minimum) ainsi que par la nervure centrale très marquée. Lien.
Capable de créer des herbiers denses sur de très grandes superficies. L’évolution de ces herbiers vers la monospécificité conduit dans les secteur colonisés à la régression, voire la disparition des espèces hydrophytes indigènes. Cette espèce est aussi source de gêne pour la plupart des loisirs nautiques, ralentissant ou empêchant les déplacements des embarcations, limitant la pratique de la pêche ou la baignade. Elle envahit les plans d’eau essentiellement grâce à un mode de reproduction asexuée très efficace : les tiges se fragmentent, les fragments sont emportés par le courant, puis s’enracinent et engendrent de nouvelles plantes (bouturage naturel). Ici, seuls les pieds femelles sont présents.

La caractéristique marquante du Lagarosiphon par rapport à l’Elodée dense et aux Elodées du Canada et de Nuttal (cette dernière étant la plus facile à confondre avec le Lagarosiphon en raison des feuilles étroites et également recourbées vers l’arrière) est la disposition alternée des feuilles.

Pour plus d’informations sur les plantes exotiques envahissantes.
Pour plus d’informations sur les communautés végétales aquatiques des lacs médocains …

N.B. : Les invasions biologiques animales et végétales sont la 2ecause d’extinction de la biodiversité dans le monde.

Pour plus d’informations sur les plantes exotiques envahissantes, vous pouvez consulter le site http://pee.cbnpmp.fr, créé en Midi-Pyrénées par le CBNPMP et destiné au grand public et aux professionnels, ou le Site pays de la loire

Liste des plantes dans l’ordre alphabétique :

Plantes vues en forêt : Arbutus unedo, Cistus salviifolius, Erica cinerea, Erica scoparius, Pinus pinaster, Quercus ilex, Quercus robur, Ulex europaeus, Melampyrum pratense, Sarothamnnus scoparius,

Plantes de zone intermédiaire : Acacia dealbata, Brizza maxima, Holcus lanatus, Lagurus ovatus, Petrorhagia prolifera, Plantago coronopus, Sporolobus indicus,

Plantes vues en bordure du lac : Alnus glutinosa, Arbutus unedo, Bidens frondosa, Cyperus flavescens, Echinochloa crus-galli, Elodea densa, Epilobium parviflorum, Galium palustre, Hernaria glabra, Hydrocotyle vulgaris, Lagarosiphon major, Lobelia urens, Lotus pedunculatus, Ludwigia grandiflora et peploides, Lycopus europaeus, Lysimachia vulgaris, Lythrum salicaria, Mentha arvensis, Molinia caerulea, Myrica gale, Osmunda regalis, Paspalum dilatatum, Persicaria maculosa, Phalaris arundinacea, Phragmites australis, Plantago coronopus, Quercus robur, Rhamnus frangula, Schoenoplectus lacustris, Scutellaria minor, Sparganium erectum, Spiraea douglasii, Stachys palustris, Thelipteris palustris, Trifolium medium, Verbascum virgatum.

Galerie pour vous tester :

Il existe 2 espèces de cigales très répandues dans le Sud de la France Lyristes plebejus et Cicada orni.
La « Cigale plébéienne » vue ici (environ 5 cm de long) et la cigale de l’orne (2,5 cm de longueur, avec une envergure des ailes d’environ 70 mm). Les adultes se nourrissent de la sève d’arbres et d’arbustes.
Seuls les mâles produisent leur chant bien connu, après l’accouplement estival, les femelles pondent leurs œufs, les larves vivront plusieurs années sous terre, en se nourrissant de la sève des racines des plantes.

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