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Lamiers rencontrés au cours de nos sorties …

Lamiers rencontrés au cours de nos sorties …

Introduction sur les Labiées et les Lamiers :

Les Lamiers sont des Lamiacées ou Labiées du latin labium « lèvres » car leurs fleurs présentent deux lobes placés l’un au-dessus de l’autre comme des lèvres.
La quasi totalité des plantes aromatiques de chez nous font partie des Lamiacées : sariette, thym, sauge, lavande, basilic, romarin, origan, mélisse, …

Origine de la famille des Lamiacées. Dans la mythologie grecque, la jeune Lamia était l’amante de Zeus. La femme du Dieu, Héra la jalouse, tua leur enfant illégitime. Lamia, inconsolable, décida qu’aucune mère n’avait le droit d’être heureuse, et se transforma en une ogresse qui mangeait les enfants des autres! Ainsi, les Lamiaceae doivent leur nom à la terrible dévoreuse et à leurs fleurs en forme de gueule ouverte, qui semblent avaler les butineurs qui les visitent!

Photo Pierre-Yves RABA, sortie préparatoire à Blondas 23/02/24.

Ce sont des plantes proches des orties, mais elles ne piquent pas. Tige de section carrée, feuilles simples généralement dentées, opposées décussées ce qui leur permet de mieux capter les rayons du soleil.
Les fleurs sont en verticilles de plus en plus rapprochés vers le sommet. Les sépales forment un calice en forme de tube à 5 dents égales, pointues et velues. Les pétales forment une corolle à deux lèvres, la supérieure en forme de casque, protégeant les étamines. Fruits : Tétrakènes.

On en compte 40/50 espèces présentant souvent des vertus alimentaires et/ou médicinales.

Au cours de nos sorties, nous avons rencontré :
-le lamier blanc (Lamium album) ou ortie blanche, propriétés médicinales : cicatrisant expectorant.
-le lamier amplexicaule (Lamium amplexicaule)
-le lamier hybride (Lamium hybridum)
-le lamier jaune (Lamium galeobdolon) ou ortie jaune comme d’autres lamiers.
-le lamier tacheté (Lamium maculatum) ou lamier rouge.
-le lamier pourpre (Lamium purpureum).

Sur ces photos prises sur Wikipédia, j’ai regroupé les 3 lamiers qui peuvent être confondus.

N.B. : La Balotte noire Ballota nigra subsp foetida leur ressemble, mais peut fait 1m, est plus nitrophile, son odeur est parfois forte et désagréable et ses fleurs rouge foncé possèdent 5 lobes bien développés, ce qui la différencie des lamiers qui possèdent des lobes latéraux atrophiés. Notes de terrain.

1- Le Lamier pourpre, Lamium purpureum :

Caractères du Lamier pourpre par Jessica Joachim.

Ses feuilles sont pétiolées (de moins en moins vers le haut), crénelées (à dents arrondies) et d’aspect gaufré. Le capuchon formé par la lèvre supérieure protège les étamines de la pluie. Lorsque le gros bourdon se posera sur la piste d’atterrisage constitué par la lèvre inférieure, il se prendra des coups d’étamines !
Il se multiplie grâce à ses tiges traçantes qui s’enracinent, formant vite de grandes plaques couvrant le sol.
Ses petits fruits grisâtres (tétrakènes) contiennent huiles et substances appréciées des fourmis pour nourrir leur couvain; c’est d’ailleurs ces dernières qui assurent la dispersion des graines pour les saisons suivantes (c’est une annuelle).  Voir photo d’un tétrakène de Lamier à la fin, avec le Lamier blanc.

Comparaison des feuilles de l’ortie et du Lamier pourpre par Sauvages du Poitou.

Les jeunes têtes se mangent (feuilles et fleurs).
Attention : écartez les feuilles tachées de blanc par un champignon -Oïdium- , lavez les ! ( urine d’animaux ? pesticides près des vignes, …. ). Enfin, il  aime les excès d’azote; c’est pourquoi il affectionne aussi les bords de route arrosés par les pots d’échappements.
Toutes ces précautions d’usage étant prises, vous pourrez encore mieux apprécier son goût de champignon dans diverses recettes : beignets, soupes, omelettes, sautée à la poêle; peu importe les modes et les recettes, il est toujours généreux en fer et en sels minéraux. … Recettes.
C’est l’une des premières fleurs sauvages de l’année : fin mars, début avril, il s’offre aux insectes : bourdons et abeilles essentiellement.

2- Le Lamier hybride, Lamium hybridum : Flore Aples : Ce petit lamier possède un port intermédiaire entre L. amplexicaule et L. purpureum. Il est plus proche morphologiquement de ce dernier, mais s’en distingue par des feuilles très profondément et irrégulièrement dentées, de plus, les feuilles de L. hybridum sont en coin à la base, alors que celle de L. purpureum son en cœur. Bien que son nom puisse le suggérer, des études biologiques assez poussées (Ronald J. Taylor – 1990) semblent démontrer que cette espèce n’est pas issue de l’hybridation de L. purpureum et L. amplexicaule… hypothèse pourtant alléchante…

3- Le Lamier amplexicaule, Lamium amplexicaule :

Lamium amplexicaule © Masaki ikeda, Wikipédia.

Coste : Plante annuelle de 5-25 cm, finement pubescente, à tiges grêles, longuement nues en dessous des fleurs ; feuilles inférieures ovales-arrondies, crénelées, pétiolées, les supérieures orbiculaires en rein, sessiles, embrassant les verticilles, crénelées-lobées ; fleurs purpurines, assez petites, en 2-3 verticilles écartés ; calice très velu ; corolle d’environ 15 mm, à tube grêle, droit, 3 fois plus long que le calice.
Voir Lamiers par sauvages du Poitou .

4- Le Lamier rouge, Lamium maculatum, possède de belles fleurs pourpres et blanches, bien plus grandes, pouvant atteindre 25 mm de long. Ses feuilles sont souvent panachées de blanc en hiver (maculatum). Pousse en grandes colonies le long des haies, en bordure des pâtures ou sur les talus.

Photos et texte © Laurent Francini.
Photo en bas à gauche : Il arrive parfois de trouver des exemplaires tout blancs. Ici, la variété album. Ne pas confondre avec Lamium album.

J’ai gardé les 2 plus aisés à déterminer : le lamier à fleurs blanches et le Lamier à fleurs jaunes.

5- Le Lamier jaune (Lamium galeobdolon) :
Fleurs sauvages de l’Yonne :
Son nom d’espèce vient du grec ancien où galeh et bdolon signifiraient « belette » et « pet ».
Ce « pet de belette » ferait allusion à l’odeur fétide qui se dégage quand on froisse les feuilles.
C’est une plante d’ombre dont les stolons souples lui permettent de se multiplier en grandes colonies.
Ce beau lamier possède des fleurs jaunes à lèvre inférieure rayée d’orangé facilement reconnaissables.

Lamium galeobdolon par L. Francini

6- Le Lamier blanc (Lamium album) ou Ortie morte (car elle ne pique pas) ou encore Ortie blanche.
C’est celui qui ressemble le plus à l’ortie. Pour les distinguer avant la floraison : contrairement à l’ortie, ses feuilles ne possèdent pas de stipules. Il pousse souvent en association avec l’ortie, sans doute, un moyen de défense pour ne pas se faire croquer par un petit lapin qui a appris à se méfier des orties.
Sommités florales comestibles. Photos par Notes de terrain :

Sauvages du Poitou : Ce sont les fourmis qui disséminent ses graines et dispersent les générations à venir sur le territoire (les fruits du Lamier blanc contiennent huiles et substances appréciées des fourmis pour nourrir leur couvain). Autour du pied, le rhizome multiplie les rejets, assurant l’expansion de la colonie.

Comme les autres lamiers, le lamier blanc a des fruits qui sont des tétrakènes. © Aquaportail.

Propriétés et bienfaits du Lamier blanc :

  • Diminution de l’acide urique
  • Action expectorante
  • Soulage les règles douloureuses.
  • Apaise les brûlures superficielles, les séborrhées du cuir chevelu, les crises hémorroïdaires.
  • Soulage les troubles digestifs, les troubles gastro-intestinaux.

Saurez-vous distinguer la feuille de L. hybridum de celle de L. purpureum ? Pierre-Yves RABA.

Voilà ! Vous êtes incollables sur les 6 lamiers observés lors de nos sorties botaniques.
Vous pourrez vous y référer aussi souvent que souhaité.


Auteur/autrice

  • Pierre-Yves Raba

    Passionné par la nature et ses richesses, j'aime découvrir, photographier, apprendre et partager mes connaissances. N.B. : Je suis ouvert à vos remarques pour améliorer le site, merci de les laisser sur le site. Si vous cherchez si j'ai posté des informations sur une espèce, tapez son nom dans la fenêtre RECHERCHER en bas d'un article. Comme d'autres, nous avons l'intime conviction que les connaissances, qu'elles soient le fait d'amateurs ou de scientifiques de renom, doivent être mises à la disposition de chacun, pour former une bourse du savoir gratuite et sans prétention.

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