Observations botaniques de la sortie de Plottes et de la Boucherette. 13 mai 23.
Étaient présents: Chrystèle, Isabelle, Mireille, Jean-Claude, Pascal et Claudette.
Premier site, le bois de Plottes au sud de Tournus au niveau de l’ancienne carrière de Mont Tabac pour admirer un arbre remarquable qui a donné lieu à une publication par Alain Desbrosse (l’auteur du livre « Les arbres remarquables de Bourgogne ») dans la revue Bourgogne-Franche-Comté nature.
Il s’agit d’un Acer opalus ou érable à feuilles d’obier.
L’accès par le chemin forestier très boueux ne montre que peu d’intérêt si ce n’est le tapis de Vinca minor qui forme un véritable couvre-sol d’où émergent des aspergettes (Loncomelos pyrenaicus,une Asparagacée) et des mélittes à feuilles de mélisse (Melittis melisophyllum, une Lamiacée) ainsi que des benoîtes (Geum urbanum, Rosacée) :
N.B. : Les racines froissées dégagent une odeur de clou de Girofle.
–Daphne laureola, une Thymelacée en fruit.
Arbrisseau de 40 à 150 cm de haut à feuilles oblongues, les terminales en rosettes, vernissées, persistantes. Les fleurs sont présentes en petits bouquets axillaires au milieu des feuilles. Elles sont jaune verdâtre, en clochettes. Habitat : les bois plus ou moins ombragés et humides sur sol calcaire.
Lamium galeobdolon, le Lamier jaune, une Lamiacée.
Ses feuilles sont comestibles et peuvent être consommées crues ou cuites.
La sous espèce argentatum possède des feuilles maculées argentées.
Ruscus aculeatus , le fragon,une Asparagacée.
Il y a aussi de belles méliques penchées (Melica nutans, une Poacée).
Le fraiser des bois : Fragaria vesca :
Dioscorea communis, l’herbe aux femmes batues
Polygonatum odoratum : Sceau-de-Salomon odorant, Liliacée/Asparagacée.
Cette espèce se caractérise par sa tige anguleuse, ses fleurs en tube, solitaires ou par paires. Le sceau de Salomon multiflore est plus rare. Il en diffère principalement par ses fleurs plus petites, plus allongées, mais surtout groupées par 2 à 6. Sa tige est cylindrique, non anguleuse.
Mais l’intérêt de cette forêt, ce sont des arbres magnifiques au fût très long, droit et de belle taille comme les hêtres (Fagus sylvatica, Fagacée).
On remarque que beaucoup de charmes portent de nombreux fruits et grappes.
Il a aussi de très beaux chênes :
Mais l’arbre remarquable est donc un Acer opalus dit érable à feuilles d’obier ou érable d’Italie qui fait partie de la famille des Sapindacées. Ayant créé une petite clairière autour de lui, il mesure 15 m de haut dont 6 m de fût qui est dextorse c’est à dire qui présente un enroulement qui part vers la droite.
Sa circonférence mesurée en 2021 était de 3m16. Son houppier est très vert et il est manifestement en bonne santé :
Sur le chemin côté nord-est, nous avons vu de nombreux arbustes comme :
Lonicera xylosteum, le chèvrefeuille des bois :
Prunus mahaleb, le cerisier de Sainte Lucie,
Mes 2 Crataegus, Aubépines : momogyna et laevigata,
Ligustrum vulgare, le troène,
Robinia pseudoacacia, le robinier couramment appelé Acacia …
et des arbres comme Alnus incana, l’aulne blanc plutôt rare, une Bétulacée,
Alnus cordata,
un Fraxinus americana, frêne blanc d’Amérique, sans doute échappé de jardin.
Le pique-nique se déroule agréablement au pied de l’église de Plottes avec soleil en prime après une petite averse.
Sur le trajet pour rejoindre Lugny, notre second site, nous faisons un arrêt sur la D56 avant l’embranchement pour Champvent, attirées par des touffes d’Aquilega vulgaris, Ranunculacee, les ancolies. Ce fût l’occasion de voir aussi Buglossoides purpueocaerulea, une Boraginacee d’un bleu magnifique, le grémil pourpre bleu ainsi que des Melampyrum cristatum, le Melampyre à crête, une Orobanchacée pas si courante.
Isabelle note aussi de nombreux Sorbus torminalis très fleuris, l’alisier torminal, une Rosacée dont les fruits sont très goûteux et dont la présence est très irrégulière dans notre département.
Arrivés au site de la Boucherette à la Collongette, hameau de Lugny, qui est un site naturel ZNIEFF, géré par la Direction régionale de l’Environnement, le temps est très menaçant avec de vilains nuages noirs.
Nous commençons donc par aller voir très vite les orchidées vues lors du repérage dans la prairie dégagée.
Sur le chemin d’accès sont présents les Orchis anthropophora, ex Aceras anthropophora ou « homme pendu » et quelques Orchis militaris ou Orchis militaire avec son casque très clair et ses « jambes » épaisses du labelle.
et des Himanthoglossum hircinum ou Orchis bouc.
Sur la prairie c’est une très belle population d’Orchis purpurea ou Orchis pourpre.
puis le beaucoup plus rare Ophrys insectifera, l’Ophrys mouche avec son labelle velu pourpre brun allongé, sa macule mauve brillante au milieu et si on observe bien ses fausses antennes. Discret mais toujours une belle surprise !
Ensuite une très belle population d’Anacamptis pyramidalis, les Orchis pyramidaux à la couleur rose vif toujours la même et à la forme conique.
Nous nous dirigeons ensuite vers les lisières entre le site et les vignes pour admirer de nouvelles populations de pyramidaux mais surtout :
Ophrys fuciflora ou Ophrys bourdon aux sépales roses et au labelle large, brun, avec une tache irrégulière jaune supérieure et surtout son « bec » inférieur relevé.
Ophrys fuciflora est en fait un groupe assez hétérogène dans lequel on range aussi Ophrys elatior et qui présente une grande variabilité de la tache du labelle. Ce qui n’enlève rien à sa beauté.
Enfin en bout de parcours, le très surprenant Limodorum abortivum malheureusement pas encore fleuri, le Limodore à feuilles avortées, avec son curieux aspect d’asperge violette. Cette plante quasiment non chlorophyllienne est très dépendante d’une mycorhyze et soupçonnée de parasitisme. Elle est très irrégulière et c’est une très belle surprise de voir ces trois pieds dans cet endroit.
Le temps s’étant amélioré le retour vers les voitures est l’occasion de faire un petit recensement de la flore des talus en lisière des vignes, zone calcaire ensoleillée et sèche.
Les arbustes:
Sorbus torminalis, l’alisier torminal, Rosacée,
Juniperus communis, le genévrier commun, une Cupressacée,
Hippocrepis emerus, la coronille arbustive ou faux-séné, une Fabacée,
Ligustrum vulgare, le troène, une Oleacée,
Lonicera xylosteum le chèvrefeuille ou camerisier à balais, une Caprifoliacée,
Cornus sanguinea, le cornouiller sanguin en abondance, une Cornacée,
Prunus mahaleb le Cerisier de Sainte Lucie, une Rosacée,
Viburnum lantana, la Viorne lantane dont les fruits sont déjà bien formés, une Adoxacee, elle aussi très présente,
Berberis vulgaris, l’epine-vinette plus rare, une Berberidacee. Sa rareté tiendrait au fait qu’elle a été éradiquée au 19 ème siècle car elle était l’hôte intermédiaire de la rouille du blé, un champignon parasite,
Rosa rubiginosa, le rosier rouillé toujours difficile à différencier de Rosa canina, une Rosacée,
et une population de jeunes Pinus nigra, pins noirs, Pinacée.
Les fleurs, très présentes avec :
Globularia bisnagarica, la globulaire, une Plantaginacée,
Hippocrepis comosa dite fer-à- cheval en raison de ses fruits, une Fabacée très bien représentée comme
Polygala vulgaris, le Polygale commun avec ses fleurs violettes ou roses, une Polygalacée,
Geranium sanguineum, le Géranium sanguin magnifique avec ses grosses fleurs mauves qui tire son nom de la couleur de ses tiges et feuilles à l’automne, une Géraniacée,
Vicia tenuifolia, la vesce à feuilles étroites qui cohabite avec Vicia segetalis, la Vesce des moissons, deux Fabacées,
Sanguisorba minor, la petite pimprenelle, une Rosacée,
Lotus corniculatus, le Lotier corniculé, une Fabacée,
Rubia peregrina, la Garance voyageuse, une Rubiacée,
Cervaria rivini, l’herbe aux cerfs une belle Apiacée des terrains secs, pas encore fleurie,
Torilis arvensis, la torilide ou Torilis des champs, Apiacée en feuilles,
Galium mollugo, le caille-lait blanc, une Rubiacée,
Turritis glabra, l’Arabette glabre ou Tourette glabre, Brassicacée,
Thymus vulgaris, le serpolet, une Lamiacée.